vendredi 30 octobre 2009

Trop d'impôts... pour le football

Un amendement adopté par les députés dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit la fin des exonérations fiscales liées au "droit d'image collectif" des sportifs dès la fin de cette année. A l'origine, cet avantage fiscal, qui concerne essentiellement des footballeurs, devait prendre fin en 2012. Le secrétaire général de l'UMP, M. Xavier Bertrand, n'a pas tardé à réagir sur RTL : "Je regrette cette initiative, car il faut savoir ce que l'on veut. On dit depuis des années qu'on n'arrive pas à avoir des clubs de foot [...] au niveau des meilleurs européens et on sait pourquoi", a-t-il ainsi déclaré. L'ex-ministre avance une explication somme toute rationnelle : "On est plus taxé qu'ailleurs". Pour résumer, M. Bertrand a donc compris qu'une taxation trop élevée par rapport à la moyenne européenne pénalisait les clubs de football. Reste alors à savoir pourquoi le secrétaire général de l'UMP n'a pas encore proposé de baisser la pression fiscale sur les entreprises qui ressort comme la deuxième plus élevé d'Europe ! Se pourrait-il que la politique et l'envie de plaire au plus grand nombre prenne le pas sur la logique économique ?

jeudi 29 octobre 2009

Gabegie

- Alors même que le processus de décentralisation était engagé voici 25 ans, l’Etat embauchait, au cours du quart de siècle écoulé, 400 000 fonctionnaires supplémentaires pour un coût estimé à 50 Mds €. Dans le même temps, le nombre d’agents titulaires d’un poste dans la fonction territoriale passait de 1,1 à 1,6 million. Au total, il y a donc eu près d’un million de fonctionnaires en plus depuis 1983, et ce pour une population qui s’est enrichi de seulement 7 millions d’habitants.

- Le sommet de l’Union pour la Méditerranée, qui s’est tenu en juillet 2008 au Grand Palais à Paris, a coûté en une seule journée 16,6 M € aux contribuables français. La facture du dîner des Chefs d’Etat s’est élevée à 5 000 € par tête.

- La baisse du taux de TVA dans la restauration devrait permettre de créer 6 000 emplois à long terme. Elle représente donc un coût de 500 000 € par emploi créé.

- L'arrêt des baisses d'impôts doit s'accompagner d'une réduction massive des dépenses publiques dès que la sortie de crise sera confirmée. Si ce n'est pas fait, l'endettement pourrait augmenter de manière exponentielle.

Au seul mois d’octobre, la Cour des Comptes a multiplié les rapports révélant au grand jour l’incapacité de nos dirigeants à gérer les Finances de la France. Personne ne pourra dire qu'il ne savait pas...

mercredi 21 octobre 2009

Attention sur les banques


Alors que les performances affichées par les titres bancaires depuis le début de l’année laissent rêveurs nombre d’investisseurs, plusieurs éléments récents doivent vous inciter à prendre vos bénéfices et à réduire assez nettement votre exposition sur le secteur. Contrairement à ce que certains intermédiaires ou journaux financiers voudraient vous faire croire, ce n’est en aucun cas le moment de se renforcer sur les titres des établissements financiers. L’opportunité de les acquérir à prix bradés est bel et bien passée : il fallait ainsi faire preuve de courage début 2009 et non s’enthousiasmer six mois plus tard une fois le chemin parcouru. En ce qui nous concerne, le mot d’ordre est simple : prudence. Que laissent en effet transparaître les premiers résultats trimestriels dévoilés par les banques américaines ? Une absence totale de diversification des sources de revenus et de bénéfices. Les établissements ont en effet profité à plein des largesses offertes par les banques centrales qui ont ouvert les vannes du crédit à taux zéro. Si ce n’est qu’au lieu de prêter ensuite aux entreprises et aux ménages, les banques se sont précipitées sur les marchés financiers pour « spéculer » sur les actions, le pétrole, les dérivés ou encore l’or. De fait, la banque d’investissement et plus particulièrement les activités de marché ont représenté l’essentiel des bénéfices. Le métier plus classique de la banque de détail continue pour sa part de souffrir de la crise, notamment en raison des défauts de paiement sur les crédits, et ne montre aucun signe d’amélioration dans un contexte marqué par la hausse du chômage. Les établissements européens sont en outre exposés à un raid fiscal de la part des États : le Royaume-Uni planche ainsi sur une hausse du taux d’imposition et sur le non-report des pertes sur plusieurs exercices fiscaux. Enfin, il faut noter qu’à l’heure où les augmentations de capital vont se multiplier, les bilans de certains établissements espagnols n’inspirent pas confiance. Selon Moody’s, seule la moitié de leurs pertes aurait été provisionnée. Si ce n’est déjà fait, réduisez franchement votre position sur le secteur...

lundi 12 octobre 2009

La réalité et la fiction


L'orientation nettement "haussière" des marchés d'actions en ce lundi matin a de quoi laisser pantois. Tous les indices européens s'attaquent en effet à leurs plus hauts annuels et surtout aux résistances techniques qui s'étaient avérées être infranchissables fin septembre. Aucune nouvelle macro ou microéconomique majeure ne justifie pourtant une telle audace de la part des investisseurs. La semaine dernière et selon les commentateurs, Alcoa a "bien ouvert le bal des publications trimestrielles" en dévoilant un bénéfice inattendu. La lecture des résultats de l'entreprise a toutefois démontré que ce bénéfice était le fruit d'une nette réduction des coûts et des investissements. Le chiffre d'affaires est pour sa part resté mal orienté. Depuis, plusieurs entreprises ont émis des messages ressemblant fortement à des avertissements. Siemens a ainsi signalé que les commandes s’inscriront en baisse de 20 % au cours du dernier trimestre, ce qui fait ressortir un ratio de prises de commandes sur ventes inférieur à 1. Le directeur de Carrefour, Lars Olofsson, a de son côté souligné que son groupe ne percevait aucun signe tangible de reprise. Enfin, Philips a certes battu le consensus mais là encore, les réductions de coûts expliquent cette performance. La direction juge pour sa part que la plupart de ses marchés n'ont pas encore pris le chemin de la reprise. General Electric, IBM ou encore Intel publieront cette semaine leurs résultats. En montant dès maintenant au-delà de leurs records annuels, les indices boursiers donnent l'impression de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Non sans risque...

mardi 6 octobre 2009

A quand la votation des épargnants ?


Le scrutin organisé par le Comité national contre la privatisation de La Poste s’est donc achevé sur un succès du « non ». Selon celui-ci, quelque 2,2 millions de personnes auraient en effet participé à cette « votation citoyenne » pour un résultat sans équivoque : 90 % des votants ont répondu négativement à la question qui leur était posée, à savoir : « Le gouvernement veut changer le statut de La Poste pour la privatiser. Êtes-vous d’accord avec ce projet? ». Appelant le Premier ministre à tirer les conséquences de ce score sans appel, le Comité lui a donc demandé de « renoncer définitivement » à la loi sur la modification du statut et donc à l’ouverture du capital. Si cette initiative populaire, telle qu’elle est nommée par ses organisateurs, venait à influer sur la politique menée par le gouvernement, elle ouvrirait sans nul doute la voie à de nouvelles initiatives. Ainsi, pourquoi ne pas imaginer l’organisation d’une votation sur la politique du gouvernement concernant l’épargne ? Compte tenu des dernières mesures annoncées (relèvement de la fiscalité sur les valeurs mobilières, l’immobilier, l’assurance-vie, l’épargne salariale, etc.), le Comité national contre la spoliation des épargnants pourrait ainsi être créé. Bien sûr, le succès de la votation qui sera organisée tient en grande partie à l’orientation de la question. Nous pourrions ainsi imaginer poser la suivante : « Le gouvernement veut accroître la pression fiscale sur les revenus des petits épargnants pour continuer à dépenser sans compter. Êtes-vous d’accord avec ce projet ? ». Le vote se ferait ensuite en direct, devant l’urne, avec signature de listes d’émargement, non pas devant les bureaux de Poste, les gares, ou encore devant les mairies mais exclusivement devant les Caisses d’Épargne, les banques et les centres des impôts. Pour finir, le « dépouillement » serait assuré par des Français ayant tous fait l’effort d’épargner et d’investir. Avec un score de 99,98 % pour le « non », le Comité appellerait le Premier ministre à tirer les conséquences d’un tel résultat et réclamerait l’annulation des réformes du Budget 2010, voire l’application des promesses électorales...