Si Google est depuis longtemps identifié comme étant la principale menace pour le groupe Microsoft, les récents développements menés par la société californienne rendent son offensive plus concrète que jamais.
Le groupe de Redmond saura-t-il réagir ? Le temps lui est en tous les cas compté.
Une offensive visant Microsoft
Les produits et services développés par Google au cours des dernier mois (navigateur internet Chrome, messagerie Gmail, suite bureautique Google Apps et système d’exploitation mobile Android) ont tous un point commun : ils concurrencent Microsoft sur son propre terrain. Rien ne semble d’ailleurs devoir stopper l’offensive de Google qui s’apprête dès la rentrée à attaquer le noyau dur de la firme de Redmond, à savoir le système d’exploitation Windows, en lançant Chrome OS. Pour arriver à ses fins, le moteur de recherche, qui s’est donné comme mission « d’organiser l’information à l’échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile », a résolument pris le cap de l’innovation. Gratuit, Chrome OS se base en effet sur une technologie appelée le « cloud computing » et qui pourrait signifier en français « l’informatique dématérialisé ». Concrètement, toutes les applications du système d’exploitation seront hébergées sur des serveurs externes et accessibles par Internet, et non plus sur le disque dur des ordinateurs personnels. Les avantages sont nombreux : le système est centré sur Internet (qui est aujourd’hui la principale utilisation des ordinateurs), rapide (le démarrage se fera en quelques secondes), léger, évolutif et plus sécurisé que jamais puisque les données sont centralisées sur des centres d’hébergement de classe mondiale. Ce dernier point constitue toutefois un argument à double-tranchant. Le « cloud computing » pose ainsi la question de la propriété des informations mais aussi des systèmes d’information. Il créé notamment une dépendance vis-à-vis d’un tiers, ici Google. Le choix de ce dernier peut donc être perçu comme audacieux – les individus comme les entreprises pourraient craindre de perdre le contrôle – mais il apporte, quoi qu’en disent les critiques, une véritable innovation par rapport à l’offre actuelle de Microsoft qui équipe, rappelons-le, 92 % des ordinateurs dans le monde. Compte tenu de l’aura dont bénéficie Google, cette nouvelle attaque pourrait véritablement lui permettre de prendre des parts de marché à Microsoft et d’accroître son espace publicitaire auprès des utilisateurs. Un précédent existe : rappelons ainsi que dans le domaine des téléphones intelligents, le logiciel de Google (Androïd) détient 10 % de parts de marché, ce qui lui permet de devancer Microsoft et son Windows Mobile (6,8 % de pdm), pourtant plus ancien.
Quelle réaction de microsoft ?
Face à cette offensive, Microsoft paraît déstabilisé. Le groupe est en difficulté dans le domaine des téléphones intelligents et des tablettes tactiles qui constituent pourtant l’avenir de l’informatique personnel. À la surprise générale, le projet « Courier » de Microsoft, une tablette en forme de livre, ne s’est pas transformé en produit commercial. Dans le domaine de la recherche sur Internet, le groupe a lancé le moteur Bing pour déplacer la bataille sur le terrain de Google. S’il est parvenu à gagner des parts de marché, son potentiel semble pourtant réduit tant la marge d’innovation semble faible par rapport à l’offre de Google. Au final, la sortie de Windows Phone 7, prévue pour la rentrée, constituera, selon nous, un test majeur. Le géant n’a pas le droit à l’échec.