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L’introduction en Bourse de Facebook est donc lancée. Le groupe a dévoilé ses comptes financiers : en 2011, il a réalisé un bénéfice net d’environ 1 Md $ pour un chiffre d’affaires de 3,7 Mds $ (+ 88 %), ce qui fait ressortir une rentabilité nette en ligne avec celles de Google. La publicité a par ailleurs représenté 85 % de ses revenus. Enfin, et c’est là le principal atout de la société, le réseau social compte 845 millions d’utilisateurs. Ce dernier chiffre fait « fantasmer » de très nombreux investisseurs qui y voient un immense réservoir de revenus. Actuellement, chaque utilisateur rapporte 5 $ à Facebook, contre 38 $ pour Google. Si le groupe de Mark Zuckerberg parvenait à égaler le moteur de recherche en la matière, son chiffre d’affaires grimperait aux alentours de 30 Mds $. Bien sûr, Facebook table aussi sur d’autres sources de revenus qui proviendraient de partenariats, comme celui conclu avec l’éditeur de jeux Zynga. Mais est-ce aussi simple ? Rien ne dit que l’utilisateur de Facebook sera aussi rentable que celui de Google. Le premier vient échanger avec ses amis, communiquer (acceptera-t-il d’être assailli de pubs ?) tandis que le second est en recherche active d’informations, et donc de liens Internet. Facebook évolue par ailleurs en vase clos alors que Google est ouvert sur la toile en proposant des liens publicitaires sur tous les sites. En 2004, Google réalisait 3,2 Mds $ de chiffre d’affaires et 400 M $ de bénéfices. Mais le groupe avait été introduit avec une capitalisation de 28 Mds $. Facebook réalise un chiffre d’affaires équivalent mais demande à être trois fois plus valorisé. Le plan de développement de Facebook est-il si bien ficelé pour justifier une telle valorisation ? Pas vraiment. Le groupe s’introduit pour permettre aux premiers actionnaires de valoriser en Bourse leur investissement. Au-delà des frais qui devront être payés aux banques d’affaires, l’argent levé ne servira pas à financer la croissance puisque Facebook est non seulement rentable mais détenteur d’une trésorerie largement positive. Enfin, Mark Zuckerberg, qui dit vouloir
« aider les gens à transformer le monde », s’est assuré de conserver le contrôle de la majorité des droits de vote.
Il sera quasi-impossible de souscrire à l’introduction pour les investisseurs français. Les intermédiaires américains réserveront en effet les titres à leurs clients. Faut-il acheter une fois le titre coté en Bourse ? L’excitation peut faire flamber le titre. Mais le potentiel « réel »nous semble réduit. Notre réponse est donc « non ».