mercredi 21 septembre 2011

L'édito de Votre Conseiller Patrimonial (n° 13) : La réforme ? Quelle réforme ?


Le gouvernement a dévoilé « un plan d’économies » afin de réduire le déficit public et de préserver la crédibilité de la France auprès de ses créanciers. Voilà du moins ce qu’il a affirmé et ce qui a été consciencieusement repris par les media. Malheureusement, il s’agit là d’un mensonge éhonté qui relève plus du plan de communication que d’une quelconque rigueur, mot honni s’il en est. Pour réaliser des économies, il convient en effet de tailler dans les dépenses. Or, le plan Fillon a dévoilé plus de 10 Mds € de nouvelles recettes pour une réduction des dépenses limitée à 1 Md €. 
Lorsque le gouvernement rabote une niche fiscale, il ne fait aucune économie. Il augmente tout simplement la pression fiscale. Sauf à croire que tout appartient par défaut à l’état et que les revenus qu’il veut bien nous laisser représentent pour lui des « dépenses ». Lorsque le gouvernement augmente une énième fois les prélèvements sociaux, il ne résout aucun problème structurel mais fait appel aux vieilles recettes qui ont démontré toute leur inefficacité. La situation budgétaire de notre pays est là pour en témoigner. Lorsqu’il dit vouloir taxer les plus-values immobilières, il ne démontre aucune stratégie économique. Il fait en revanche preuve d’opportunisme, l’idée étant pour lui de capter une partie de la richesse liée à l’envolée des prix de la pierre. Enfin, lorsque le gouvernement annonce vouloir taxer les parcs d’attractions pour finalement se rétracter sous la pression de quelques députés, il démontre qu’il ne tient aucun cap et qu’il navigue à vue. A moins de dix mois de l’élection présidentielle, la politique prime sur les réformes qui assainiraient notre système. Souvenons-nous ainsi que pour 200 Mds € de recettes, l’Etat a dépensé 292 Mds € en 2010. Le taux français des prélèvements obligatoires étant l’un des plus élevés au monde, le salut ne peut bien évidemment venir que d’une réduction des dépenses.  Dans ces conditions, le résultat du Plan Fillon est d’ores et déjà connu : les objectifs financiers ne seront pas atteints. Les investisseurs, que l’on pointe du doigt mais auprès de qui nous souhaitons emprunter, ne sont pas dupes.
Attendrons-nous ainsi d’être rappelés à l’ordre par les agences de notation ? Il ne s’agit plus de taxer les riches pour défendre un vague concept de justice sociale ou d’éviter de réduire les dépenses pour soi-disant préserver les plus pauvres. La priorité, c’est de réduire le poids de l’Etat qui n’a cessé d’enfler au point de provoquer sa propre faillite et de détruire l’épargne des ménages français.

Votre Conseiller Patrimonial n°13 est sorti


Au sommaire du numéro 13 (mi-septembre)
Eclairage : la réforme Fillon  : contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, nouveau coup de " rabot " sur les niches fiscales, durcissement de la fiscalité des plus-values immobilières, etc.
Actualité : déclaration d'ISF, réforme du dispositif Malraux, prolongation du Scellier, rabotage du Bouvard, projet de taxe sur les transactions financières, taxe sur les loyers "abusifs", etc.
Jurisprudence : découvert et dates de valeurs, SCI et option fiscale, Scellier et monuments historiques, renonciation à une assurance-vie souscrite au nom d'un mineur, encadrement des frais prélevés sur les fonds ISF, etc.
Fiche : retour sur les OPCVM. Quels sont les différents types ? Comment investir ? Dans quel but ? Quels sont les frais et la fiscalité appliqués sur ces produits de placement ?
Placements : Bourse, la période estivale s'est soldée par un krach sur les marchés d'actions. Immobilier, les prix commencent à s'orienter à la baisse, dans un contexte marqué par la frilosité des banques.
Questions/réponses : plus-value immobilière et date de vente du bien, immobilier et ISF, mineur et compte titres, plus-value sur titres après huit ans, etc.

vendredi 2 septembre 2011

Les euro-obligations, une solution perdante pour tous ?


Surendettés, plusieurs pays de la zone euro ont vu les taux d’intérêt auxquels ils empruntent sur les marchés s’envoler. Ce qui augmente la charge de leur dette et complique, voire rend impossible, leur désendettement. Dans ce contexte, certains n’hésitent plus à réclamer la création d’euro-obligations. Un Etat de la zone euro lèverait ainsi de l’argent sur les marchés financiers en engageant non pas sa responsabilité mais celle de l’ensemble de la zone euro. Cette mutualisation de la dette permettrait, selon ses partisans, de réduire les taux d’intérêt des obligations émises par les pays en difficulté, à savoir la Grèce, le Portugal, l’Espagne ou encore l’Italie. Du moins à court terme. A plus longue échéance, les risques ne sont en effet pas nuls. Abraham Lincoln affirmait : «Vous ne pouvez pas donner la force aux faibles en affaiblissant le fort. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche».
Or, quelle serait la première conséquence des euro-obligations ? L’Allemagne et la France, qui font office de
« refuge » aujourd’hui, verraient leurs taux progresser et deviendraient les grands perdants de l’opération. Leur marge de manœuvre est pourtant mince : la charge de la dette est déjà le second poste de dépenses de la France, dans un contexte de taux pourtant très favorable. Alors que la zone euro dispose d’une politique monétaire commune mais de politique budgétaire propre à chaque pays, il serait en outre présomptueux de penser que l’Union pourra contrôler et limiter les déficits de chacun, notamment lors des changements de majorité. Pourquoi la règle d’or serait-elle respectée alors que les critères de Maastricht ne l’ont jamais été ? Mutualiser, c’est dédouaner de toute responsabilité. Le désendettement est un processus douloureux. Sans la menace d’une faillite, les pays contraints à se désendetter seront beaucoup moins motivés pour agir.