vendredi 12 octobre 2012

Le redressement productif fonctionnerait-il ?


Cette semaine, le ministère du Redressement productif (sic) a fait son auto-promotion en dévoilant le bilan de son action depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande. A en croire Arnaud Montebourg, le détenteur de ce maroquin inédit, 119 dossiers d’entreprises en difficulté ont été traités par ses services. Selon lui, les fameux « commissaires au redressement productif » (sic) auraient permis de sauver environ 15 000 emplois sur 20 000. Le taux de réussite de son action atteindrait donc 75 %. Quel score ! Laurence Parisot, qui estime que M. Montebourg a une conception excessivement interventionniste, doit-elle manger son chapeau ? Nous lui conseillons d’attendre encore quelques mois. En affichant de tels résultats, M. Montebourg a en effet omis quelques détails. Ainsi, combien d’aides publiques et de subventions – et donc de recettes fiscales, si difficiles à trouver – ont été accordées à ces entreprises moribondes ? Où cette manne financière a-t-elle été prélevée ? Quel est l’impact sur l’emploi des autres entreprises, celles qui n’ont pas eu d’aides et qui se voient désormais affronter la concurrence de sociétés non rentables mais sauvées par l’état ? Faudra-t-il remettre au pot si le sauvetage s’avère éphémère ? Le redressement productif n’est en réalité rien d’autre que la cryogénisation de certains secteurs de l’économie française. Les politiques préservent un système cliniquement mort dans l’espoir de le ressusciter plus tard. Les entreprises se voient quant à elles confortées (pour un temps) dans leurs erreurs stratégiques tandis que l’interventionnisme étatique pavane. L’addition se paiera plus tard. M. Montebourg n’en a cure, il sera passé à autre chose. Peut-être au ministère de « l’Egalité juste  » ou de « l’Education réenchantée ». Ou sur les bancs de l’opposition.

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