vendredi 25 janvier 2013

Quand la Chine fait l'inverse de la France


« Ahhh mais tout ça, c’est la faute de la mondialisation ! ». Voilà une affirmation qui fait de plus en plus recette en France, que ce soit sur les plateaux de télévision, à la machine à café des entreprises ou sur les marchés (de bouche, bien sûr). Les politiques français ont, il est vrai, bien œuvré en ce sens, leur objectif étant au final de se dédouaner de la situation dans laquelle notre pays se trouve. 
Au travers de la mondialisation, c’est bien évidemment la concurrence forcément « déloyale » des pays émergents qui est visée. « Nous ne nous battons pas avec les mêmes armes », ne cessent ainsi de répéter les défenseurs d’un protectionnisme qui ne dit pas son nom. Malheureusement, ce raisonnement ne tient pas. D’ailleurs, même lorsque nous avons le choix des armes, nous préférons nous faire hara-kiri plutôt que de combattre pour renforcer notre attractivité économique.
L’exemple de la Bourse est à ce titre frappant. Conscientes des lacunes affichées par les marchés financiers chinois et parce que la Bourse est un rouage indispensable au développement économique, les autorités de Pékin ont décidé de mener des réformes. Pour commencer, les étrangers sont désormais les bienvenus : leurs plafonds individuels et collectifs d’investissement ont été substantiellement relevés. Les coûts de transaction ont été réduits tandis que la fiscalité des dividendes a été allégée. Enfin, la place de Shanghai est même allée jusqu’à encourager les entreprises à distribuer au moins 30 % de leurs bénéfices sous forme de dividendes... Qu’a fait le gouvernement français au cours des derniers mois ? Il a créé une taxe sur les transactions qui conduit à une hausse des coûts pour les investisseurs, il a alourdi la fiscalité des dividendes et passé son temps à critiquer les entreprises versant des dividendes à leurs actionnaires. Il s’agit là d’une politique diamétralement opposée à celle de Pékin. Est-ce la faute de la Chine si les investisseurs étrangers ne regardent plus la Bourse de Paris ? Evidemment, non...

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