jeudi 21 février 2013

Le nouveau monde de la robotique


Un secteur s’apprête à révolutionner nos vies en transposant dans le monde réel ce que l’on pensait devoir rester les folles élucubrations d’Isaac Asimov («Le Cycle des Robots»). Par la même occasion, ce secteur va devenir la coqueluche des investisseurs en quête de croissance et de renouveau. Il ne s’agit pas ici de téléphones intelligents, de tablettes ou d’énergies renouvelables. Nous allons vous entretenir d’un domaine bien plus vaste et prometteur : la robotique. Dans les usines, les robots sont déjà là. Ils découpent, fabriquent, assemblent, au risque parfois d’être perçus comme une menace par les syndicats. Dans les foyers, leur présence est plus discrète. Nous avons tous en tête l’image du chien Aibo de Sony qui aboie, s’assoit et donne la patte mais nous sommes encore loin d’y voir autre chose que le passe-temps de scientifiques déconnectés de la réalité. Et pourtant. Le premier robot domestique est d’ores et déjà commercialisé, il s’agit de l’aspirateur Roomba d’iRobot. En votre absence, il nettoie votre domicile en contournant les murs et les meubles. D’autres vont suivre, de plus en plus rapidement. à l’origine, les robots ont fait leur apparition dans deux domaines : l’automobile et la défense. Les Etats ont longtemps été les premiers clients des entreprises de robotique avec notamment le développement des drones militaires. D’importantes avancées ont été réalisées sur le front de la mobilité, de la communication, de l’autonomie et de la vision. Aujourd’hui, les constructeurs automobiles comme les états rencontrent des difficultés financières qui poussent les «roboticiens», forts de leurs découvertes et de la réduction de leurs coûts, à envisager des débouchés alternatifs. Alors que la robotique industrielle va continuer de se développer, celle des services va prendre son véritable essor.

Plus vite, plus haut, plus fort

D’ores et déjà, la robotique est un facteur d’amélioration de la productivité là où elle est utilisée. De nombreuses entreprises l’ont bien compris et investissent à tour de bras pour améliorer leurs processus de production. En 2012, près de 200 000 robots ont ainsi été installés à travers le monde pour réduire les coûts, accroître la qualité et la productivité. Les entreprises allemandes sont les plus audacieuses en la matière. Nos voisins d’outre-Rhin affichent un taux d’équipement deux fois supérieur à celui des Etats-Unis et... cinq fois supérieur à celui de la France. Le gain de temps et la sécurisation des processus assurés par les machines permettent en parallèle une revalorisation du travail des humains qui se tournent vers des postes plus qualifiés et mieux payés. Certaines relocalisations en Occident (synonymes d’activité, de création de richesses et de rentrées fiscales) n’ont par ailleurs été rendues possibles qu’avec des investissements en robotique. Alors que les coûts de fabrication des biens manufacturés ont reculé au fil des années, un constat s’impose : les services n’ont cessé de voir leur prix augmenter au point de devenir inaccessibles dans certains cas. Avec des robots plus autonomes et mobiles, les opportunités de développement sont dès lors immenses dans ce domaine. Que les prévisions soient établies par l’International Federation of Robotics ou des cabinets indépendants, tous s’accordent pour envisager une croissance exponentielle du marché de la robotique dans son ensemble, la plus forte étant promise à la branche des services (60 Mds $ en 2020 ?). Bien que les domaines d’application soient infinis, la robotique semble être appelée à percer prioritairement dans la santé, l’agriculture, les transports et l’aide à domicile.

Quelles sont les pistes pour investir sur le secteur ?

Lorsqu’il s’agit d’investir dans le secteur de la robotique, le spectre est en théorie très large. Pour commencer, il convient de différencier les...


vendredi 8 février 2013

La France se singularise


«La crise est derrière nous», tonnait en décembre dernier le Président de la République. Et son ministre du Budget d’indiquer qu’aucune «augmentation d’impôts » n’était « prévue ou prévisible, envisagée ou envisageable» d’ici la fin du quinquennat de François Hollande. Les Français restent pourtant sourds à ce type de propos. En effet et selon le dernier baromètre Viavoice-BPCE pour Les Echos, près de la moitié des personnes interrogées (48 %) anticipent une baisse de leur pouvoir d’achat au cours des trois prochains mois. Ces mêmes Français vont dès lors et à 11 % accroître leur épargne de précaution tandis que  36 % d’entre eux comptent mettre autant d’argent de côté que par le passé. Voilà qui pèsera indubitablement sur la consommation, pierre angulaire des politiques publiques depuis plusieurs dizaines d’années... «Le pouvoir d’achat demeure pris en tenaille entre hausses d’impôts, faibles revalorisations des prestations sociales et pression sur les salaires», jugent les experts de Viavoice à la lecture des résultats de cette enquête. Si l’on se penche cette fois vers les entreprises et que l’on consulte le dernier sondage réalisé par l’Observatoire de BFM Business et le cabinet de conseil manageyourself, le climat se fait là encore des plus sombres. Parmi les 100 plus grandes entreprises françaises, 19 % seulement entendent augmenter leurs investissements en France en 2013 alors qu’elles sont 62 % à l’envisager à l’étranger. De même, en termes d’embauches, les grands groupes vont soit stabiliser leurs effectifs en France (45 %), soit les diminuer (43 %). Les perspectives d’emploi à l’international sont en revanche plus favorables : 32  % des entreprises comptent embaucher, et 44 % souhaitent maintenir le niveau de leurs effectifs. Il existe manifestement une tendance divergente entre le reste du monde et la France. Et comme l’ont montré les indices PMI Markit suite au sondage réalisé auprès des directeurs d’achats, cette divergence existe entre la France, où la situation se détériore, et le reste de la zone euro, où du mieux est à noter.

mercredi 6 février 2013

Fiscalité : quand Kafka nous inspire


Depuis le 1er janvier 2013, les entreprises bénéficient d’un crédit d’impôt de 4 % pour la compétitivité et l’emploi (CICE), calculé sur la masse salariale brute pour les rémunérations comprises entre 1 et 2,5 Smic. Du moins en théorie. Car si le gouvernement en a déjà fait l’annonce, la loi doit encore être votée par le Parlement où les élus socialistes ont d’ores et déjà indiqué vouloir contraindre les entreprises à plusieurs contreparties en échange de cette réduction fiscale. Voilà qui est pour le moins menaçant et peu engageant pour les sociétés qui ne peuvent donc savoir à quoi elles s’engagent en utilisant le CICE. Les firmes tiennent-elles compte de ce « cadeau fiscal » pour créer des emplois depuis le début de l’année ? Nous en doutons. D’autant que le gouvernement leur tend la main tout en brandissant le bâton. De sévères contrôles seront ainsi menés par l’administration fiscale pour juger de « l’utilisation de ce crédit d’impôt ». Les hausses de dividendes relèveront-elles du délit ? Encore une fois, dès lors qu’il s’agit de fiscalité française, tout sera affaire d’interprétation. L’Etat aurait voulu encourager la seule création de postes juridiques dans les entreprises, il ne s’y serait pas pris autrement. Plutôt que d’abaisser les charges – un crime « néo-libéral » aux yeux de nos responsables politiques –, ce qui aurait évité des surcoûts administratifs inutiles aux sociétés et aux contribuables, le gouvernement a opté pour des transferts décalés dans le temps. Les entreprises ne percevront en effet le crédit d’impôt qu’en 2014. Et pour quel résultat ? Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), 152 000 emplois seront créés pour un coût total pour les finances publiques de 93 Mds €, soit plus de 600 000 € par poste. L’inefficacité est patente. Mais souvenons-nous encore que l’objectif du CICE vise à rendre nos entreprises compétitives à l’international. Or, selon les estimations des cabinets d’analystes, les plus grandes sociétés dans les secteurs de la construction, la distribution ou les télécoms seront les gagnantes du dispositif. Mieux encore, La Poste et France Télécom devraient respectivement percevoir 450 M € et 300 M € en deux ans. Bercy a en effet indiqué que la masse salariale des fonctionnaires était éligible. Certainement de quoi rendre notre administration compétitive à l’export...