mercredi 9 septembre 2009

Une seule solution : l'inflation

Les chiffres du déficit français qui viennent d’être dévoilés par le ministère du Budget sont affolants. La presse les a malheureusement accueillis comme s’il s’agissait du dernier bulletin météorologique. La tempête « déficit » qui s’est abattue sur nous voici une trentaine d’années vient pourtant d’atteindre le stade de l’ouragan. Jugez donc : pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale, le déficit de l’État a franchi le cap des 100 Mds €. Il atteignait précisément 109 Mds € au 31 juillet, enregistrant ainsi une hausse de 113 % en un an. Côté recettes, l’impôt sur les sociétés (IS) n’a rapporté que 3,4 Mds € alors que les grandes entreprises ont passé d’importantes provisions comptables, notamment liées aux restructurations, et que les plus petites ont vu leurs comptes basculer dans le rouge avec la crise. À l’échelle de l’État, cette rentrée, en repli de 87 %, est devenue quasiment insignifiante. Les recettes de la TVA ont pour leur part reculé de 14 %, plombées par la mauvaise conjoncture et le repli des prix. Le coût de la baisse de la TVA dans la restauration ne se fera pourtant sentir qu’au 2nd semestre... Seul l’impôt sur le revenu s’inscrit en hausse. Gageons toutefois que la courbe ne manquera pas de s’inverser avec les réductions accordées dans le cadre du plan de relance. Côté dépenses, la faiblesse des taux d’intérêt a permis de profiter d’une moindre charge de la dette. Les dépenses de l’État n’en progressent pas moins de 5,3 %. Le ministère du Budget précise toutefois que la stabilité n’était pas si éloignée à la condition que l’on ne tienne pas compte du plan de relance. Quel soulagement ! Quoi qu’il en soit, la dette française dépassera probablement les 1 450 Mds € à la fin de l’année. La France a-t-elle les moyens de sortir de ce cercle vicieux que représente l’endettement ? Oui. La solution s’appelle toutefois l’inflation. Un phénomène, qui accroît les revenus des entreprises et des États pour une charge de la dette constante, mais que seule la Banque centrale européenne peut favoriser en abandonnant son dogmatisme en la matière, à l’image de la Réserve fédérale. Ce n’est pas la meilleure solution mais c’est là la seule.

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