Le 27 août dernier, le titre Accor s’envolait en Bourse de près de 10 % avant de consolider quelque peu et clôturer en hausse de 5,73 %. L’enthousiasme des opérateurs venait de l’officialisation par la direction d’une étude visant à valider la pertinence d’une séparation des deux grands métiers du groupe, à savoir l’hôtellerie et les services prépayés. Cette opération, encouragée par Colony Capital et Eurazeo, actionnaires à hauteur de 30 % du capital, aurait en effet l’avantage d’éclaircir la stratégie d’Accor et de permettre une meilleure valorisation de l’ensemble. Aujourd’hui, la valeur perd plus de 3,5 % et revient quasiment sur le cours qui était le sien avant l’évocation d’une scission du groupe. La raison d’une telle déconvenue ? Une note diffusée ce matin par UBS et dont la tonalité est particulièrement négative. Selon l’auteur de cette analyse, la progression de la dette d’Accor en 2008 et 2009 devrait contraindre la société à lever au moins 1,4 Md € en numéraire pour effectivement réaliser la scission. La banque suisse enfonce par ailleurs le clou en révisant d’environ 12 % sa prévision de bénéfice par action sur la période 2009/2011. Si les arguments avancés par UBS ont le mérite d’ouvrir le débat sur l’intérêt de la scission (les deux activités d’Accor étant complémentaires, leur coexistence lisse la cyclicité des résultats du groupe et renforce son profil auprès des agences de notation), l’impact de cette étude sur le titre paraît totalement démesuré. UBS annonce en effet « maintenir » son opinion vendeuse sur la valeur. Ce qui nous rappelle par la même occasion qu’UBS était déjà à la vente sur Accor en juin dernier avec un objectif de cours fixé à 22 €. L’établissement suisse était donc complètement dans le faux sur les perspectives de la valeur qui a progressé de plus de 25% en deux mois. En outre, alors qu’elle maintient son opinion vendeuse, UBS relève tout de même son objectif de 22 € à … 32,40 €, ce qui représente tout de même un écart de valorisation de 47 %. Un rattrapage qu’elle justifie par la perspective d’une scission des deux activités à laquelle elle ne semble guère être favorable. Dans ces conditions, une question se pose : quel crédit accorder à la note publiée par ce grand nom de la finance suisse ? Compte tenu des éléments évoqués plus haut, nous répondrons tout simplement : « aucun ».
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