Depuis quelques semaines, la pression opérée sur l’Allemagne avec pour objectif de la faire changer de politique économique est de plus en plus forte. Les keynésiens américains, qui ont pris d’assaut la Maison-Blanche, comme les étatistes français, qui représentent la quasi-totalité de la classe politique de notre côté du Rhin, ont en effet en tête de forcer Berlin à réaliser « une politique de relance ». Comprendre une politique de dépenses publiques. Celle-ci permettrait, selon eux, de tirer vers le haut le reste de la zone euro et de mettre fin, miraculeusement, à la crise économique. Pourquoi l’Allemagne devrait-elle agir de la sorte ? Parce que ses finances publiques sont excédentaires et qu’elle en a donc les moyens, affirment Arnaud Montebourg et ses acolytes. Pour faire simple, les Allemands, qui sont parvenus à réduire leur déficit en menant des réformes structurelles, se voient donner des leçons par une certaine classe politique qui n’a toujours pas identifié l’origine de la crise actuelle, à savoir le surendettement public. Dans l’esprit de ces dinosaures, une politique de relance consiste à soutenir (artificiellement) la consommation, à construire des infrastructures (non indispensables) et à creuser le déficit. Bref, vous l’aurez compris : nous relançons la France depuis plus de trente ans. Au regard de nos résultats économiques, les Allemands font la moue et refusent de se plier à nos exigences. On peut les comprendre. Si nos élus essayaient de rompre avec l’idéologie qui les a façonnés depuis le berceau, ils se rendraient compte que leurs supplications sont ridicules. D’autant qu’un éventuel surplus de 1 pt de croissance en Allemagne n’engendrerait qu’un gain de 0,1 pt en France, si l’on en croit la dernière étude de Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis... Bref, les étatistes français feraient bien d’arrêter de lorgner le trésor allemand. Si nous devons nous en sortir, la solution viendra de l’intérieur et de nulle part ailleurs.
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