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« L’affaire Cahuzac » a ébranlé le gouvernement et le monde politique. Rendez-vous compte : un ministre a menti ! Voilà qui aurait pu passer inaperçu aux yeux de la presse si ce n’est que le mensonge en question ne porte non pas sur les finances du pays (quoi que dans ce domaine, l’ex-ministre du Budget a également menti et plus d’une fois devant la représentation nationale), mais sur un compte détenu en Suisse puis à Singapour. L’argent
« qui corrompt, qui achète, qui écrase [...] », comme l’affirmait non sans haine François Mitterrand, est donc le motif du délit. Le monde politique s’en offusque et cherche par tous les moyens à retrouver un semblant de virginité aux yeux du grand public. Comme toujours en France, la réaction de nos gouvernants ne tarde pas : une loi va être votée. Son objectif affiché ? Moraliser la vie politique... Et dire qu’en arrivant au pouvoir, M. Hollande voulait moraliser la finance. Que de chemin parcouru ! En réalité, l’hôte de l’Elysée n’a que faire d’améliorer le fonctionnement de l’Etat et de limiter les conflits d’intérêt des élus. Ce qui lui importe, c’est de démontrer qu’il agit et de constater un rebond de sa courbe de popularité. Le patrimoine des ministres a ainsi été dévoilé. Celui des députés le sera bientôt. Si nous ne voyons pas en quoi une telle procédure aurait évité « l’affaire Cahuzac », cet étalage public n’en révèle pas moins trois choses effrayantes. Pour commencer, nos ministres, à quelques rares exceptions, ne détiennent pas d’actions. Leurs choix personnels ne sont donc pas cohérents avec leurs discours flamboyants sur l’intérêt qu’ils portent aux entreprises et à l’économie française. Autre remarque : la grande majorité n’a quasiment rien investi en assurance-vie et donc
a fortiori, sur les contrats en euros alimentés par les obligations publiques. Ils ont donc fait le choix de ne pas participer au financement de la dette dont la classe politique dans son ensemble est responsable. Enfin, si leur patrimoine est essentiellement constitué de biens immobiliers, le recours aux Sociétés civiles immobilières (SCI) qui permettent d’éviter l’impôt sur les successions rencontre un succès certain auprès des plus aisés du gouvernement (et du Président lui-même à une certaine époque). Finalement, les ministres ne mentent pas seulement aux Français. Ils se mentent aussi à eux-mêmes.
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