mercredi 3 avril 2013

Cachez cet exil fiscal que je ne saurais voir


Les récentes données publiées au niveau européen démontrent que la France est non seulement le pays de la zone euro affichant la plus forte pression fiscale mais également celui qui accroît le plus les impôts et autres taxes depuis deux ans. Dans ce contexte, nombre d’acteurs économiques préfèrent aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte, ce qui fait dire à beaucoup qu’un phénomène d’exil fiscal est à l’œuvre. Mais dans quelles proportions ? Alors que le gouvernement continue à nier le départ de contribuables aisées, la fondation Concorde estime dans une récente étude que le phénomène d’exil fiscal n’est pas nouveau, qu’il s’accélère et qu’il cause de très lourds dommages à l’économie française. A court terme, le « think-tank » libéral rappelle que les mises en vente de biens immobiliers de plus de 1,5 M € se sont accrues de 40 % à 75 % à Paris et Neuilly-sur-Seine depuis un an. A long terme, partant du fait que 3 % des deux millions d’expatriés français sont des chefs d’entreprise de plus de dix salariés, la fondation estime que l’exil fiscal a coûté un million d’emplois sur les vingt dernières années. De son côté, le gouvernement fait montre d’une certaine gêne sur le sujet. Les dernières statistiques sur les redevables à l’ISF quittant la France remontent à 2010 (717 départs). Mystérieusement, aucune donnée plus récente n’a été publiée. Plutôt que d’affronter la réalité, nos dirigeants préfèrent continuer de se voiler la face.

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