jeudi 28 octobre 2010

Les faux millionnaires français

Une récente étude publiée par la banque suisse UBS a démontré que la richesse détenue par les 4,4 milliards d’adultes répartis sur l’ensemble de la planète avait augmenté de 72 % depuis 2000. Elle atteint ainsi 195 000 Mds $, soit environ 44 000 $ par personne. Toujours selon UBS, 24,4 millions d’individus, soit 0,5 % de la population, sont des millionnaires. Sans surprise, il ressort que la majorité d’entre eux (41 %) vivent aux États-Unis. Le Japon figure en 2ème position avec 10 % des millionnaires. Il est on ne peut plus logique, vous en conviendrez, de retrouver ces deux géants économiques en tête de classement. La suite est autrement plus surprenante. La France serait non seulement la nation européenne la plus riche (12 100 Mds $) mais également le 3ème pays au monde abritant le plus grand nombre de millionnaires (2,2 millions). La population française étant composée de 48 millions d’adultes, 4,5 % d’entre eux seraient millionnaires !
En plein conflit social, cette étude a évidemment donné du grain à moudre aux partisans d’une plus grande taxation des « riches » que le système fiscal français n’aurait, selon eux, pas incité à fuir le pays. Avant de s’extasier sur les perspectives offertes par l’exploitation de cette nouvelle et immense ressource financière, ces ayatollahs de l’impôt devraient toutefois prendre le temps d’analyser l’étude d’UBS. Pour commencer, celle-ci prend comme devise de référence le dollar. Dès lors, un Français détenant 724 000 € est considéré comme un millionnaire en dollars. Sauf à envisager l’expatriation outre-Atlantique, nombre de ces millionnaires ne sont que virtuels. De même, le patrimoine prend en compte l’immobilier. Compte tenu du parcours de la pierre en France depuis 2000 (+ 115 % environ), la richesse des Français est gonflée par la valeur de leur résidence principale. Ce qui n’est pas le cas en Allemagne par exemple. Enfin, au-delà de cette photographie réalisée à un instant particulièrement favorable, il convient de s’interroger sur la dynamique. Notre pays crée-t-il de la richesse ou vit-il sur celle accumulée au cours de son glorieux passé ? La réponse est malheureusement évidente.

mardi 26 octobre 2010

La manipulation des taux

Nous sommes récemment revenus dans ces mêmes colonnes sur la crainte exprimée par plusieurs responsables de premier plan du monde économico-politique, quant à l’émergence d’une véritable « guerre des monnaies ». A notre sens, celle-ci est déjà d’actualité, malgré les précautions d’usage empruntées par ces mêmes intervenants. Aux Etats-Unis, et en dépit des déclarations de façade habituelles prônant un dollar fort, le billet vert est consciencieusement instrumentalisé dans sa baisse, celle-ci étant considérée comme une véritable arme destinée à relancer les exportations et, de là, la machine économique américaine. En Chine, il en est évidemment de même. L’ex-Empire du milieu n’est encore qu’un « unijambiste » malgré les incantations récentes des hautes sphères politiques, la consommation des ménages ne parvenant pas à épauler les exportations toujours très dynamiques et qui bénéficient, entre autres, d’une monnaie sous-évaluée de manière planifiée. Entre ces deux blocs, c’est à dire comprimée entre ces forces, l’Europe fait office de tampon, ou de dindon de la farce, pour être plus trivial. Malgré une situation économique au mieux acceptable et des prévisions de croissance plus que limitées, l’euro n’a de cesse de s’apprécier face aux principales devises. Un paradoxe apparent qui s’explique toutefois. Si la Banque centrale européenne (BCE) n’est indépendante que par le cadre juridique qui est le sien (ses dirigeants sont nommés par les politiques des pays membres), celle-ci semble malgré tout bien plus éloignée des contingences nationales donc souvent bassement politiques que ne le sont ses homologues américaine et chinoise. Or, au terme du G20 qui s’est tenu à Séoul (Corée du Sud), certains grands argentiers du Vieux Continent ont exprimé leur mécontentement face à ce « deux poids, deux mesures ». Et d’une manière que l’on pourra saluer car relevant d’une certaine orthodoxie souvent oubliée en ces temps difficiles. Ainsi, et sa nationalité n’est pas une surprise en soi, le ministre allemand de l’économie, Rainer Brüderle, s’est montré critique à l’égard de la politique américaine d’augmentation des liquidités. « De mon point de vue, une augmentation excessive et permanente des liquidités constitue une manipulation indirecte du taux des marchés des changes », a-t-il ainsi indiqué. C’est un fait avéré et il suffit pour s’en rendre compte de constater que l’annonce par la Réserve fédérale américaine d’une poursuite des rachats de titres du Trésor, les fameuses mesures d’assouplissements quantitatifs qui doivent être considérées comme le recours à la planche à billets dans son acception la plus grotesque, a conduit à la baisse du dollar face aux autres monnaies de référence. Mais pourquoi ne pas aller plus loin et revendiquer, ouvertement, une fixation libre des taux d’intérêt, c’est à dire un système qui ne répondrait qu’à deux éléments, l’offre et la demande ? La monnaie demeure en effet encore « la chose du prince », comme cela fut le cas au Moyen-âge... Les conséquences – obligatoirement néfastes, ne nous leurrons pas – peuvent être limitées un temps mais au final, il en est tout autrement. Ainsi et depuis plus de dix années, la succession des bulles dites « spéculatives » s’explique par ces manipulations sur le « prix de la monnaie » et sur l’accès à un argent qui n’a jamais été aussi aisé. Avec un taux d’intérêt proche de zéro, de très nombreux projets commerciaux et industriels sont rendus possibles car ils deviennent rentables (faiblement, certes, mais rentables malgré tout). Nous l’avons vu durant la bulle Internet, pour une illustration radicale de ce phénomène. Reste que tout grain de sable grippe très vite la machine et que la bulle éclate, irrémédiablement... 

Nous l’avons également constaté sur les matières premières, agricoles ou autres. Pire, les capitaux qui auraient pu être employés à des moyens plus « nobles » et donc plus rentables ne l’ont pas été, la facilité l’ayant en toute logique emporté. Dans l’immobilier, et les hérauts du secteur n’ont de cesse de nous le rappeler, les taux bas permettent l’accès à la propriété à des populations qui ne pouvaient même pas y penser. Sauf qu’en cas de coups durs, ces dernières ne peuvent rembourser leurs échéances. Nous l’avons vu aux Etats-Unis avec les « subprimes », le retour de bâton a été particulièrement néfaste, les mathématiciens de la finance ayant amplifié le phénomène qu’ils n’avaient pas créé, soulignons-le. Plus grave encore et du fait des taux maintenus à des niveaux planchers de manière artificielle, l’épargne n’est pas rémunérée à la hauteur des sacrifices qu’elle nécessite. La consommation et l’endettement à vocation consumériste sont érigés en valeur suprêmes, la devise « Argent gratuit » étant plébiscitée pour des réalisations de court terme. Mais c’est oublier que c’est par l’épargne et son accumulation que des projets structurants et progressifs ont été rendus possibles par le passé. Comment ne pas penser également aux grandes entreprises américaines qui s’endettent actuellement afin de racheter leurs titres sur le marché et ainsi faire progresser de manière comptable leur bénéfice par action ? Où est l’investissement ? Où sont les projets ? Qu’est devenu le capitalisme ? Ce ne sont là que des exemples, lesquels sont malheureusement légion. La manipulation des taux de change passe par la manipulation des taux d’intérêt. Celle des choix individuels tout autant. Plus généralement, l’économie d’aujourd’hui et surtout celle de demain auront toutes les peines du monde à se relever de cette situation car les mesures de bon sens sont pour l’heure systématiquement rejetées par ceux qui détiennent le pouvoir. Un sevrage est évidemment nécessaire et si la création d’un marché libre de l’argent n’est pas pour demain, une remontée des taux est quant à elle plus que nécessaire. Certes, la sortie de crise risque d’être plus délicate à négocier car bon nombre d’activités économiques, très peu rentables, ne s’en relèveront pas. Mais il convient une fois pour toute de siffler la fin de la récréation et de mettre un terme aux « années Greenspan ». La fête est finie, donc. Il  est plus que nécessaire, et le plus vite sera le mieux, de faire accepter ce changement de politique monétaire par tous les acteurs économiques puis de modifier ou d’activer des mesures d’encadrement destinées à s’attacher aux défis qui s’imposeront (hausse du taux de chômage, désindustrialisation des économies matures, etc.) tout en encourageant l’investissement, la   recherche et l’éducation. Et ce afin de partir sur de nouvelles bases, saines. Dans le cas contraire, les crises vont continuer de se succéder encore et toujours, les bulles gonfler puis éclater et les pays occidentaux poursuivre leur déclassement face aux géants en devenir du monde émergent, tout en laissant sur le bord du chemin une part grandissante de leur population. La question est donc la suivante : convient-il de privilégier aujourd’hui ou demain alors qu’il s’agit plus là d’un choix de société que d’un choix purement économique ? Comme nous le voyons sur de nombreux sujets actuellement au cœur de l’agenda politique, le présent a toujours la préférence des législateurs dont la frilosité prend le dessus sur la responsabilité. Mais espérons...

mardi 19 octobre 2010

Automobile : un avenir encore trop flou

À écouter les constructeurs automobiles récemment réunis au Mondial 2010 à Paris, le pire fait désormais partie du passé pour le secteur. Tous estiment avoir compris les nouvelles attentes des consommateurs et opéré la mutation nécessaire pour y répondre. Les groupes français vont également de l’avant et font le pari de l’électrique. Tout irait ainsi pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Nous avons encore quelques doutes.   

Quelles restructurations ?

Suite à la dernière crise financière et économique, le secteur automobile a bénéficié d’un soutien étatique en Europe comme aux États-Unis. Un vaste système de primes à la casse était ainsi mis en place en Europe de l’Ouest pour encourager les consommateurs à acheter des voitures neuves et permettre aux constructeurs de réduire leurs stocks d’invendus. Cette mesure a certes permis d’amortir la chute de la demande... mais elle retarde d’autant une éventuelle et « réelle » reprise. Beaucoup de ménages ont anticipé leur achat pour profiter de l’effet d’aubaine : ils ne vont pas revenir dans les concessions avant plusieurs années. Dans ce contexte, une baisse des ventes d’environ 7 % à 9 % en 2010 puis de 5 % en 2011 est attendue en Europe de l’Ouest. La dynamique est donc loin d’être porteuse. 

La stratégie des constructeurs aura été de faire croire aux États que leurs difficultés étaient conjoncturelles et non structurelles. Compte tenu de leur poids économique, notamment en termes d’emplois, ils ont obtenu d’importantes aides. Comme l’a si bien souligné  Bernard Julien, directeur du Gerpisa, un centre de recherche consacré à l’automobile, le secteur bénéficie, au même titre que les grandes banques, de la protection implicite liée à la règle du « Too big to fail » (trop gros pour faire faillite). Malheureusement, les difficultés des constructeurs restent structurelles et la crise aurait dû accélérer la restructuration comme la transformation du secteur. Or, il n’en a rien été. Les réductions de coûts n’ont en aucun cas été massives et le changement stratégique n’a pas eu lieu. Les constructeurs continuent de sortir des modèles bourrés de technologie mais de plus en plus chers, qui nécessitent de lourds investissements et sont impossibles à rentabiliser sans d’importants volumes. Reste que les ventes en Europe comme aux États-Unis pourraient justement ne pas retrouver leurs niveaux de 2007 avant quatre à cinq ans. Sur le Vieux Continent, les capacités de production restent ainsi inutilisées à hauteur d’un tiers. Selon certains, la solution serait de mettre le cap sur les marchés émergents où la demande est forte. Sauf que les autorités locales ont tout autant envie de soutenir leurs constructeurs nationaux. Ces derniers maîtrisent déjà la technologie et vont constituer une menace concurrentielle importante. 

Le cas des constructeurs français

Renault et PSA (Peugeot et Citröen) souffrent de leur côté d’un positionnement en entrée de gamme où les marges sont les plus faibles. Dès lors, Renault a choisi de jouer la carte du low-cost (« bas coûts ») en développant l’offre de Dacia, concentrée sur les éléments basiques, tandis que PSA tente de capter les hauts-revenus désireux d’acquérir des citadines en faisant renaître la marque DS. Les deux font également le pari de l’électrique. Un pari osé alors que de nombreuses difficultés se font jour. Les prix de vente et/ou de location de la batterie ne justifient pas l’éventuelle économie d’énergie, l’autonomie est encore limitée, les constructeurs ne se sont pas mis d’accord sur un format standard de recharge et le modèle n’est pas viable sans subventions... 

Il est trop tôt pour revenir sur les titres des constructeurs qui ne sont pas, selon nous, capables de vivre sans aides publiques. L’électrique reste pour sa part très risqué. Plus globalement, nous estimons qu’une restructuration est encore nécessaire et que le nombre de constructeurs doit se réduire.

jeudi 14 octobre 2010

Le Japon s'enferme dans un cercle vicieux

Sans surprise, le gouvernement japonais a approuvé une énième rallonge budgétaire en vue de relancer l’économie de l’Archipel. Quel est son montant ? 5 050 Mds JPY, soit environ 44 Mds €. Quel sera son impact ? Nul, comme d’habitude. Selon le gouvernement, les mesures à financer porteront sur cinq aspects jugés prioritaires dont l’emploi et la croissance économique. L’arrivée à terme de plusieurs dispositifs de soutien public à l’achat de voitures et de produits électro-ménagers justifie cette décision, à en croire le gouvernement. Au final, le Japon s’estime donc contraint de remplacer des aides temporaires par de nouvelles aides tout aussi « temporaires », et ce depuis plus de vingt ans, sans que la croissance du pays ne reparte durablement à la hausse. Rassurez-vous : la hausse du déficit budgétaire affiche, pour sa part, une régularité sans faille. Alors que l’endettement du pays dépasse 270 % du produit intérieur brut, ce petit jeu pourrait donc prendre fin plus vite que prévu.

mardi 12 octobre 2010

Devises : rien ne va plus...

À l’issue de la réunion du G20 puis de celle du G7 qui se sont tenues le week end dernier à Washington, une conclusion s’impose : une guerre des changes, qui ne veut pas dire son nom, est lancée. Un texte de compromis a certes été publié pour appeler le Fonds monétaire international à renforcer sa surveillance des monnaies. Il ne fait toutefois que confirmer le sentiment des observateurs, à savoir qu’aucun des poids lourds économiques de la planète n’est prêt à s’engager dans une coopération internationale visant à stabiliser ou rééquilibrer les taux de change. Aucune action concertée des banques centrales n’est en effet prévue. Dans ces conditions, une guerre « larvée » prend forme.

La zizanie monétaire

Les dernières semaines ont tout d’abord vu les États-Unis et l’Europe accentuer la pression sur Pékin pour que les autorités chinoises laissent le yuan s’apprécier face aux autres monnaies. Sans succès. La Chine estime qu’il est encore trop tôt pour réévaluer sensiblement sa devise, de surcroît dans un environnement mondial marqué par une faible croissance en Occident. La source du dynamisme chinois reste la compétitivité des produits fabriqués dans l’ex-Empire du Milieu. La consommation intérieure n’a pas encore pris le relais et le pouvoir en place ne souhaite pas tenter de pari sur ce front.
De leurs côtés, les pays émergents fustigent l’Europe et les États-Unis pour leur politique monétaire laxiste qui conduit à un afflux de liquidités sur leurs marchés et leurs devises, conduisant ainsi à l’appréciation de celles-ci. De même, le Japon et l’Europe se plaignent de la faiblesse du dollar. L’Archipel est incapable d’enregistrer une croissance économique durable depuis près de vingt ans, vit essentiellement de ses exportations et affiche un endettement supérieur à 270 % de son produit intérieur brut. Le yen a pourtant inscrit un plus haut de quinze ans face au dollar. Quant à l’euro, il a effacé les deux-tiers des pertes enregistrées dans le sillage de la crise grecque alors même qu’une dévaluation de la devise européenne était bien accueillie par certains économistes qui y voyaient une planche de salut pour l’économie du Vieux Continent. Enfin, nous noterons qu’au sein même de l’Union, des divergences se font jour entre la France et l’Allemagne. Cette dernière reste en effet partisan d’une devise forte, ses exportations restant peu sensibles aux fluctuations de l’euro, contrairement à la France.

Le risque du protectionnisme

Alors que la zizanie gagne du terrain, les dirigeants politiques s’affolent et risquent de céder à la tentation du protectionnisme, une solution efficace pour remonter dans les sondages mais destructrice de valeur pour l’ensemble de la planète. D’ores et déjà, le Japon et la Suisse sont intervenus, en solitaire, pour freiner l’ascension de leur monnaie. Le Brésil, la Corée du Sud et la Pologne ont mis en place des mesures de contrôle des changes (les transactions sur les devises étrangères sont limitées pour les ressortissants du pays). L’Inde devrait suivre le mouvement tandis que la Chambre des représentants a voté une loi ouvrant la voie à la mise en place de barrières douanières aux États-Unis en riposte à la sous-évaluation du yuan, perçue comme une subvention déguisée.

La volatilité et les mouvements décorrélés des fondamentaux enregistrés sur le marché des changes trouvent leur source dans l’excès de liquidités. La base monétaire a progressé de 18 % par an en moyenne depuis 1996... Pourtant, les banques centrales, encouragées par les gouvernements, persistent dans ce sens. Sans résultat sur la croissance, de surcroît.

samedi 9 octobre 2010

Moody's voit en la Chine un bon élève

L’agence de notation Moody’s envisage de relever d’un cran la note de la dette souveraine de la Chine. Selon elle, « les performances solides de l’économie chinoise » ainsi que ses perspectives de croissance justifient à elles seules une telle réflexion. Dans la foulée, la China Development Bank, l’Export-Import Bank of China et l’Agricultural Development Bank of China, trois établissements chargés de financer des projets gouvernementaux, pourraient bénéficier d’un tel relèvement. L’agence souligne que les investisseurs perçoient un risque quasi-nul pour les obligations d’États chinoises. Après avoir été relevée en novembre dernier, la note de la Chine s’inscrit actuellement à A1, soit au 5ème rang dans l’échelle Moody’s. Cette dernière aurait-elle oublié la masse de dettes qui a été émise par les municipalités, districts et autres provinces et qui déstabilise leurs budgets ? Non, mais elle estime que Pékin dispose de liquidités suffisantes pour pallier d’éventuelles défaillances... Alors que le gouvernement central est déjà supposé faire face aux conséquences de la prochaine explosion de la bulle immobilière, cette confiance aveugle de l’agence a de quoi surprendre...

vendredi 8 octobre 2010

Votre Argent 2011 est sorti !

Comment investir aujourd’hui ? Choisir un produit d’épargne ? Faut-il encore investir dans la pierre ? L’investissement boursier est-il payant ? Comment évaluer les risques ? Comment profiter des divers avantages fiscaux ? Pour répondre sereinement à toutes vos interrogations : Votre argent 2011 est la référence.
Rédigé par les meilleurs spécialistes de la fiscalité et des placements (dont l'équipe des Propos Utiles), Votre argent 2011 vous permet de définir votre stratégie personnelle d’investissement pour gérer et faire fructifier votre patrimoine au mieux de vos intérêts.

mercredi 6 octobre 2010

L'euro, un mourant bien vigoureux

Cette semaine, les media ont longuement relaté l’ascension, semble-t-il irrésistible, de l’euro qui a franchi les 1,38 $. Bien sûr, les experts économiques n’ont pas été à court d’arguments pour expliquer l’origine de cette envolée. Ainsi, le dernier message adressé par la Réserve fédérale aux marchés a renforcé la probabilité de voir la banque centrale américaine s’engager dans une nouvelle vague d’assouplissement quantitatif. Or, une telle politique revient à créer de la monnaie pour intervenir sur le marché du crédit. Logique, dans ces conditions, que le dollar subisse une telle sanction. Rappelons qu’en trois mois, il a reculé de près de 10 %. Logique, donc, et fin de l’article ? Non. Certains oracles des sciences économiques s’en tireraient ainsi à trop bon compte. Revenons plutôt quelques mois en arrière, au début de l’année 2010. La dette grecque fait trembler la zone euro, le FMI est contraint d’intervenir pour éviter un défaut de paiement d’Athènes et les Cassandres annonçent l’explosion de la monnaie unique. Dans nos colonnes, nous nous moquions alors du crédit accordé à d’aussi funestes prévisions, de surcroît émises par des gourous qui avaient toujours été pessimistes sur l’orientation du dollar. Kenneth Rogoff était l’un d’eux. Il déclarait alors : « Je pense que la baisse de l’euro va se poursuivre [...]. Il pourrait tomber à 1,10 $. Il pourrait même atteindre la parité avec le dollar ». Cet ancien chef économiste du FMI (de 2001 à 2003) avait pourtant annoncé l’effondrement du billet vert. En réalité, rien ne justifiait un tel revirement de sa part et des autres « spécialistes » si ce n’est leur quête perpétuelle de publicité gratuite. Nouriel Roubini suivait ainsi le même chemin en s’appliquant à y ajouter une touche de catastrophisme, son véritable fonds de commerce. Dans La Monographie de la presse parisienne, Honoré de Balzac disait : « Le prophète voit les anges, mais l’incrédule les fait voir au public ». Après avoir relaté les paroles de ces gourous dans le seul but de gonfler les audiences de leur media respectif, les journalistes ne pourraient-ils pas, aujourd’hui, faire appel à leur conscience professionnelle et revenir vers les auteurs de ces annonces ? Ils n’en feront rien, soyez-en sûr.