Internet poursuit son développement exponentiel, le trafic mondial augmente chaque jour un peu plus et l’adoption de nouveaux modes de communication, dits « nomades » (ainsi, l’utilisation des téléphones mobiles connectés sur le réseau, ou smartphones), participe à cette évolution sans frein. Les spécialistes des infrastructures de réseau, comme Cisco Systems, en profitent donc logiquement et œuvrent d’ailleurs à accroître encore un peu plus la « dépendance » à « la Toile » des ménages (voir ainsi le rachat des caméras HD Flip dont les films peuvent être facilement mis en ligne sur les sites de partage vidéo, avec pour conséquence d’augmenter les données diffusés dans « les tuyaux »). Selon une récente étude publiée par TNS Sofres, 92 % des utilisateurs français d’Internet se connectent au moins une fois par jour sur le réseau. Au plan mondial, ils sont 62 % à faire de même. De l’avis des spécialistes, ce mouvement va continuer de s’amplifier alors que le nombre de personnes ayant accès à Internet approche les 2 milliards, selon les données compilées par l’Internet World Stats. Ce succès conduit à des réactions bien particulières. Ainsi, les opérateurs, comme Orange ou Free en France, cherchent à revoir l’architecture économique d’Internet. Ces derniers voudraient que les sites de partage de vidéos comme Dailymotion ou Youtube, qui génèrent un trafic proprement spectaculaire et qui sont voués à se développer à une échelle à peine imaginable, paient une sorte de droit de péage aux opérateurs qui ont investis dans les infrastructures et continuent de les entretenir à leurs frais. Sur ce point, l’avis des opérateurs semble pouvoir être légitimé même s’ils pourraient décider de faire supporter ce coût aux utilisateurs en augmentant le prix de l’abonnement. En définitive, le modèle de développement des opérateurs pourrait donc évoluer, pour peu qu’ils obtiennent gain de cause. Pour les législateurs, dont évidemment ceux de France qui sur le sujet savent toujours faire montre d’initiatives, l’utilisation d’Internet représente une manne potentielle très importante. La création d’une taxe spécifique un peu comme celle de feue la vignette automobile ou de la redevance télévisuelle pourrait ainsi faire son chemin. Gageons que nous en reparlerons très prochainement.
jeudi 25 novembre 2010
mardi 23 novembre 2010
L'inculture économique française
Les Français sont des cancres en économie ! C’est du moins ce que l’on peut conclure d’un sondage TNS Sofres réalisé au début du mois de novembre. Les personnes soumises à ce test obtiennent la triste note de 8,3 sur 20. Le niveau d’études n’a d’ailleurs qu’un faible impact sur le niveau de connaissances, puisque si les personnes sans diplôme obtiennent une note de 6,3, celles qui ont suivi un enseignement secondaire plafonnent à 7,5. Pire, les personnes diplômées d’un 2ème ou 3ème cycle universitaire obtiennent à peine la moyenne (10,5). Est-ce pour autant une surprise ? Non. L’inculture économique de notre pays, malheureusement devenue légendaire, constitue un mal endémique. « Nous sommes le seul pays d’Europe où […] l’action publique est lourdement entravée par le manque de conscience collective et de vérités comme ‘la gratuité n’existe pas, tout service a toujours un coût’ ou comme ‘tout déficit doit finalement être résorbé, tout prêt doit finalement être remboursé’ », constatait ainsi Michel Rocard, ex-Premier ministre socialiste. Hélas, ce dernier a omis de souligner que cette conscience collective était justement façonnée par le discours des élites, elles-mêmes bercées par une vision déformée, pour ne pas dire étatique, du fonctionnement de l’économie. Cette semaine encore, M. Marini (UMP) a ainsi justifié la création d’une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu en estimant qu’au-delà de 100 000 €, « ce ne sont plus vraiment des revenus du travail qui seraient ainsi taxés mais, en pratique, les revenus de cadres supérieurs, de cadres dirigeants et de mandataires sociaux dont la rémunération reflète notamment le réseau de relations et le niveau élevé de responsabilités ». Comment ce montant a-t-il été déterminé ? Mystère... Dans un entretien au Parisien, M. Delanoë, maire socialiste de Paris, a quant à lui indiqué vouloir expérimenter dans la capitale un dispositif d’encadrement des loyers à la relocation afin de limiter la hausse de ces derniers. Peu importe que les précédentes tentatives de contrôle des prix aient toutes échoué. La conscience collective ne le sait pas. Et visiblement, nos élites non plus.
jeudi 18 novembre 2010
La très brillante fiscalité française
La cinquième édition du rapport Paying Taxes 2010 présenté par PwC (le cabinet d’avocats Landwell & Associés pour la France), en partenariat avec la Banque mondiale et la SFI, vient d'être publié. Nous n'avons pas résisté à l'envie de relayer le passage suivant :
" S’agissant du taux d’imposition, la France est 163ème (165ème l’an passé) avec un taux de 65,8 %, presqu’en queue des pays européens, seule l’Italie faisant pire avec 68,6%. La moyenne de l’Union européenne se situe à 44,2 %, l’Allemagne s’établissant à 48,2 %. « Cette position est surtout due au poids des cotisations sociales supportées par les entreprises françaises, l’impôt sur les bénéfices étant faible, notamment parce que les cotisations sociales et les autres impôts, importants dans notre pays, y sont déduits du bénéfice imposable », explique Philippe Durand, associé chez Landwell & Associés. Il faut d’ailleurs relever que l’entreprise type qui sert de base à ce calcul fait qu’elle échappe à beaucoup des impôts sectoriels dont la France est « spécialiste », ce qui contribue probablement à améliorer la place de la France dans cette étude ".
Une grande réforme de la fiscalité française est certes nécessaire. Le Président de la République ne s'y trompe pas. Elle doit toutefois s'accompagner d'une profonde révision des dépenses publiques et de notre système de protection sociale. Malheureusement, les premières orientations évoquées par la presse sont loin du compte.
Où vont aller les liquidités des entreprises ?
Si les États peinent à boucler leur fins de mois, les entreprises sont pour leur part confrontées à un problème de riche : elles ne savent que faire de leurs liquidités. Dans le secteur de la haute-technologie américaine et selon les dernières estimations des analystes, la trésorerie des groupes appartenant à l’indice Standard & Poor’s 500 ressort ainsi à 335 Mds $. Alors que les taux d’intérêt sont quasiment nuls, trouver une utilisation à ces montagnes de liquidités s’avère être une urgence. Au-delà des programmes de rachats d’actions, qui ne constituent que des palliatifs à court terme, les directions devraient finalement augmenter les dividendes, accroître leurs investissements et mener des acquisitions. Dans tous le cas, les liquidités accumulées devraient finir par circuler à nouveau dans le circuit économique.
lundi 15 novembre 2010
Les fonds souverains font confiance au " Vieux Monde "
Selon un rapport de Monitor Group et de la Fondazione Eni Enrico Mattei, les fonds souverains sont repartis à l’offensive au cours du 1er semestre 2010. Ils ont en effet réalisé sur la période une centaine de prises de participation pour un montant équivalent à 22 Mds $. Les fonds les plus actifs ont été la Qatar Investment Authority, le singapourien Temasek et la China Investment Corporation. Dans le détail, il ressort en revanche que les pays de l’OCDE ont attiré 75 % des investissements des fonds souverains. À l’heure où les investisseurs occidentaux ne jurent que par les marchés émergents, ces derniers semblent donc croire que les meilleures opportunités se situent dans le « Vieux Monde ». Un paradoxe ? Pas vraiment, tant les derniers résultats des entreprises américaines et européennes ont démontré que la croissance des pays émergents leur profitait très largement...
mercredi 10 novembre 2010
L'Allemagne se distingue... une nouvelle fois
À l’heure où les États occidentaux se démènent pour réduire leurs dépenses et accroître leurs recettes avec plus ou moins de succès (selon que l’on se tourne vers le Royaume-Uni ou la France par exemple...), l’Allemagne semble évoluer sur une autre planète. Selon le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, les recettes fiscales de notre voisin seront en effet supérieures d’environ 15,2 Mds € aux prévisions réalisées en mai 2010. Sur la période 2010/2012, le surplus s’élèverait même à 60 Mds €, à en croire les calculs de la commission chargée de pronostiquer deux fois par an les recettes fiscales. De quoi remettre en question le choix de la rigueur ? Aucunement. Le chemin suivi par l’Allemagne « est le bon et nous nous sentons renforcés pour continuer cette politique », a ainsi affirmé le ministre des Finances. De quoi influencer la classe politique française ? Il faut l’espérer...
mardi 9 novembre 2010
L'étalon-or : une solution parmi d'autres
Selon le directeur de la Banque mondiale, Robert Zoellick, il est plus que nécessaire de revoir l’actuel régime de changes flottants, en vigueur depuis la fin des Accords de Bretton Woods en 1971. Dans une tribune publiée dans le Financial Times, ce dernier évoque la nécessité de créer un système dans lequel l’or servirait à nouveau de point de référence international pour évaluer les attentes des marchés sur l’inflation, la déflation et la valeur future des monnaies. Concrètement, un tel retour à l’étalon-or aurait pour objectif de freiner le dérapage constaté au cours des dernières années tant sur le front de la politique monétaire (avec des taux d’intérêt de plus en plus faibles et une injection massive de liquidités) que du côté de l’endettement des États. Les autorités publiques ne seraient ainsi plus en mesure de créer massivement de la monnaie sans se préoccuper des conséquences à long terme. En proposant un tel modèle, M. Zoellick fait toutefois un aveu fracassant : les crises économique et financière des quinze dernières années sont la conséquence directe des interventions étatiques et non celle d’un libéralisme que certains qualifient de « débridé ». Au final, la solution passerait donc par un retour aux fondamentaux. Le directeur de la Banque mondiale propose de revenir à l’étalon-or. Il s’agit d’une piste parmi d’autres. Limiter la capacité des banques centrales à décider unilatéralement des taux d’intérêt en constitue une autre.
jeudi 4 novembre 2010
Attention (également) à l'immobilier commercial
Les prix de la pierre s’envolent en France. Tout le monde est évidemment au courant tant la communication des acteurs du secteur (ainsi que sa publicité, d’ailleurs) trouve un accueil bienveillant dans les colonnes de nos journaux. Nous sommes revenus sur le sujet à la faveur d’un discours bien plus nuancé. Pour nous, la bulle dont il ne convient même pas de s’interroger sur la réalité, n’est toujours pas parvenue à éclater malgré deux années de recul des prix. Les vendeurs ont fait le dos rond et bien leur en a pris. Pour l’instant... Dans l’immobilier commercial, et si les prix restent plus sages, la baisse se profile également, la faute à la multitude de projets actuellement en gestation. Selon une étude de Procos et Eurelia, l’Hexagone reste le pays d’Europe dans lequel le plus grand nombre de projets et de mètres carrés sont programmés. « Ce volume apparaît déconnecté du niveau de consommation et de la demande des enseignes qui se montrent de plus en plus prudentes dans leur développement », soulignent les conclusions de l’enquête. Une baisse des prix est à prévoir, sauf à s’attendre à un boom économique sans précédent capable de digérer ses millions de mètres carrés supplémentaires... Autant dire que la certitude d’une baisse des prix est là.
mardi 2 novembre 2010
Porté disparu...
Avez-vous des nouvelles du grand emprunt français annoncé à grands renforts de communication (l'image d'une Marianne enceinte avait été utilisée), voté par une majorité de nos parlementaires et dont, mystérieusement, nous n’entendons plus parler ? Souvenez-vous, les sommes levées à cette occasion devaient permettre de « dessiner la France de l’après-crise » à travers de « grands projets d’avenir ». à l’heure où la traque des niches fiscales pesant quelques dizaines de millions d’euros occupe l’exécutif et le législatif, il n’est finalement pas vraiment étonnant que ces derniers se fassent discrets. Rappelons que son montant, 35 Mds €, est venu grever un peu plus nos finances... Pour quels résultats ? Nous nous le demandons...
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