vendredi 4 février 2011

Quand la démonstration n'est plus utile...

La « spéculation financière » sur les matières premières est dans le collimateur des pouvoirs publics. Face à la flambée des prix agricoles, le peuple veut en effet un coupable ; les politiques vont donc lui servir sur un plateau. Dans le contexte économique actuel, le coupable idéal est déjà honni par la population : il s’appelle « banque », « financier » ou encore « marché ». Il serait idiot de ne pas en profiter en chargeant la barque un peu plus... Mais, ô surprise, une étude menée par Bruxelles a été incapable de conclure à l’existence de liens probants et démontrables entre l’activité des marchés et des produits dérivés et la formation des prix agricoles. Cela a-t-il conduit les politiques à reconsidérer leur position ? Absolument pas. « Nous savons que ces liens existent et nous agirons en conséquence », a ainsi affirmé le Commissaire au marché intérieur, Michel Barnier. Et notre ministre de l’Agriculture d’ajouter : « Il me paraît évident (...) que cette volatilité est accrue par la spéculation financière ». Au diable la démonstration, place donc au savoir inné, au sentiment, voire au « feeling ». Tant pis pour le procès et les preuves, l’échafaud est déjà monté. Faisons vite. Les marchés ont besoin de régulation ? Mais qui régulera les politiques ?

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