mercredi 25 mai 2011

La Belgique : une expérience utile

La Belgique est sans gouvernement depuis presque un an à la suite de dissensions entre Flamands et francophones sur son avenir. Cette semaine, Fitch s’en est inquiété en abaissant de « stable » à « négative » la perspective de la note du pays, actuellement fixée à AA+, soit la deuxième meilleure note possible. L’agence de notation estime que la crise institutionnelle risque de freiner la réduction du déficit et de la dette. Cette dernière ressort, rappelons-le, à près de 100 % du Produit intérieur brut. La décision de Fitch, qui succède au coup de semonce lancé par Standard & Poor’s en décembre dernier, peut toutefois laisser songeur. Sans gouvernement, la Belgique est en effet loin d’être à la dérive sur le plan économique. En 2010, la croissance est ressortie à 2 %, au-dessus de la moyenne européenne. Le pays est en outre bien parti pour réaliser une performance similaire en 2011. Sur le front de l’endettement, la Belgique a réduit son déficit à 4,1% en 2010, en avance d’un an sur ses objectifs budgétaires, et devrait enregistrer une nouvelle baisse à 3,6 % en 2011. Le respect des critères de Maastricht est attendu pour 2012. Une telle performance ne manque pas de faire rêver nos responsables... L’expérience de notre voisin semble bien démontrer qu’un gouvernement se contentant de gérer les affaires courantes dépense moins, ce qui incite les acteurs économiques à reprendre confiance. Malgré cela, certaines voix affirment que les Belges sont exaspérés et qu’ils réclament un gouvernement. Souffriraient-ils de l’absence des politiques ? Cela semble peu probable. Selon un sondage publié en mars dernier, ils ne sont en effet plus que 14 % des Belges de Flandre, 11 % de ceux de Wallonie et 12 % des Bruxellois à faire encore confiance aux hommes politiques. Contrairement aux analystes de Fitch et Standard & Poor’s, les Belges ont perdu leurs illusions sur la capacité de ces derniers à résoudre les problèmes plutôt qu’à en créer. Ce qu’ils souhaitent, ce n’est visiblement pas un retour du gouvernement et de l’Etat mais plutôt une levée des incertitudes entourant leur avenir commun. Pour le reste, ils se débrouilleront...

jeudi 12 mai 2011

Les particuliers se détournent des actions. Un bon signe ?

Le dernier sondage réalisé par l’institut Gallup ne laisse planer aucun doute : les particuliers, même aux Etats-Unis, sont extrêmement réticents à investir en Bourse.  Ces derniers ne sont en effet plus que 54  % à détenir des actions directement ou indirectement. Il s’agit de la proportion la plus faible depuis 1999. En France, où la Bourse n’a jamais été en vogue, la proportion d’actionnaires individuels était de 13,8 % en septembre 2008, avant l’effondrement lié à la faillite de Lehman Brothers. Elle n’était plus que de 11,1 % en décembre dernier. Et aujourd’hui, si l’on demande aux Français s’ils sont prêts à acheter des actions, seuls 4 % d’entre eux répondent « oui » (sondage TNS Sofres) ! Faut-il pour autant s’en inquiéter ? Pas vraiment. Le nombre d’actionnaires individuels n’a jamais été aussi élevé... qu’au début des années 2000, avec la réussite que l’on connaît. L’engouement des particuliers ne constitue donc pas un signal d’achat. Pour notre part, nous y voyons même un indicateur inversé...

mercredi 11 mai 2011

Quand la Chine interdit les hausses de prix

En mars dernier, Unilever avait indiqué envisager une hausse des prix de certains de ses produits vendus en Chine, et ce afin de répliquer la flambée des cours des matières premières. Les autorités chinoises avaient par la suite forcé le groupe anglo-néerlandais à renoncer à son projet. La Commission nationale pour le Développement et la Réforme est allée encore plus loin en condamnant Unilever à verser des indemnités. La société est accusée d’avoir provoqué de « sérieuses distorsions de marché » en annonçant ces hausses de prix. 
Incapable de maîtriser l’afflux de liquidités et le crédit, Pékin s’en remet aux méthodes les plus expéditives et les moins efficaces : le contrôle des prix (qui, tout le monde le sait, ne conduit bien sûr à aucune « distorsion de marché » ...). La lutte contre l’inflation, un enjeu politique pour le pouvoir central, prend décidément un mauvais tournant dans ce pays.