La crise de la dette en zone euro fait craindre le pire aux investisseurs et aux responsables économiques. Le «risque systémique» est plus particulièrement évoqué : concrètement, la défaillance d’un pays pourrait entraîner la faillite de ses voisins ou provoquer la chute en série d’établissements bancaires du Vieux Continent. Compte tenu de la taille très limitée de l’économie grecque, une faillite d’Athènes ne semble pas en mesure de provoquer un tel enchaînement de catastrophes. Un effondrement de l’Espagne aurait en revanche un tout autre impact. Le dernier rapport de la Banque centrale espagnole nous rappelle ainsi que la France serait la première touchée en cas de banqueroute puisque 26 % de la dette émise par Madrid est détenue par des investisseurs français. Dans le détail, il ressort même que 12 % de la dette ibérique a été émise auprès de l’état français. Un défaut espagnol aurait donc des conséquences catastrophiques pour la santé de nos établissements financiers mais aussi pour celle de nos finances publiques. Cette sur-exposition ne date pas d’hier : en 2000, la France était déjà le premier créancier de l’Espagne. Mais alors que l’Allemagne, le Bénélux et le reste de l’Europe ont réduit leur exposition en dix ans, la France et ses banques ont continué de l’accroître, même après l’exercice 2008. Est-ce là le fruit d’une volonté politique ou s’agit-il d’une erreur stratégique ? Peut-être un peu des deux. Espérons toutefois que nous n’aurons pas à en payer le prix.
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