Depuis plusieurs années, il est de bon ton d’affirmer que la politique, faiseuse reconnue de miracles et de bienfaits pour l’humanité, a été contrainte de s’effacer face au monde obscur de la finance. Et d’en conclure que les crises successives que nous traversons sont la conséquence directe de cette mainmise des golden boys de Wall Street sur la marche des affaires. En son temps, François Mitterrand dénonçait «toutes les puissances de l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes !». Ses successeurs, de droite comme de gauche, en sont toujours là. Qu’il est aisé de dénigrer l’argent lorsque l’on appartient à une caste de privilégiés... Nos problèmes actuels viendraient donc de l’incapacité de nos politiques à se faire entendre et la solution résiderait dans le retour de l’Etat. Dans les couloirs du pouvoir, on en vient à rêver d’un Etat qui serait en mesure de dépenser plus pour subvenir aux besoins de tous, de taxer plus pour garantir la «justice sociale» et de réguler plus pour éviter les déséquilibres causés par la finance. Mais au fait, n’est-ce pas justement cette vision «idyllique» qui conduit aujourd’hui l’Europe au bord de la faillite ? Nos politiques, qui font si peu de cas de l’argent, n’ont-ils pas dépensé jusqu’à hypothéquer l’avenir de plusieurs générations ? N’ont-ils pas taxé et surtaxé au point d’asphyxier notre économie et d’entretenir un chômage de masse ? N’ont-ils pas construit une Europe régulée sur des bases rigides, déséquilibrées et dénuées de toute logique économique ? Le capitalisme «sauvage» est un mythe. Le capitalisme politique, fait de connivences et dans lequel les dirigeants des grandes banques sont tous issus des élites administratives, est une réalité. Contrairement à ce que nos media abreuvés de subventions publiques et incapables de s’affranchir de leurs scotomisations cherchent à nous faire croire, le désastre actuel n’est pas lié à un excès de finance. Ce n’est pas «l’argent» qui a ruiné et corrompu l’Europe mais la politique.
jeudi 21 juillet 2011
mercredi 20 juillet 2011
Les agences de notation : "forcément coupables"
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lundi 18 juillet 2011
L'édito de Votre Conseiller Patrimonial (n°12) : le mot en "R"
Aux Etats-Unis, « récession » est un terme qu’aucun responsable politique ne souhaite prononcer. Les récessions sont jugées inavouables dans un pays qui a presque fait de la croissance un « style de vie ». S’amusant de ces pudeurs langagières, des commentateurs ont trouvé un moyen pour le moins astucieux de contourner cette difficulté. « Récession » est donc devenu « le mot en R »... Tous savent de quoi il s’agit, mais qu’importe ! La France possède également son « mot en R ». Mais le « R » du mot qui doit être tu renvoie ici à « rigueur » et non plus à « récession ». Dans l’Hexagone, le terme « rigueur » est donc consciencieusement passé sous silence. Plus grave, toute politique qui emprunterait à la « rigueur » est considérée comme tabou. Et qu’importent les nécessités du moment : « la politique ne consiste pas à régler les problèmes mais à éviter qu’on en parle », disait en son temps Henri Queuille. Face à la crise qui touche l’Europe, asphyxiée par un endettement public que tout responsable sait ne plus être soutenable, le discours de vérité qui consisterait à s’attaquer aux dépenses de l’Etat est occulté par les membres de la classe politique française, quel que soit leur positionnement sur l’échiquier. Alors que nos voisins s’attaquent en toute logique aux dépenses de l’Etat, pour ceux qui avaient encore tardé à le faire, les responsables politiques français décident, une fois encore, de faire cavalier seul. Là où l’Italie annonce un plan de rigueur portant sur 40 Mds €, la France se contente de raboter quelques niches fiscales afin d’augmenter les recettes et poursuivre ses maigres efforts en termes de dépenses dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP). L’objectif reste d’ailleurs le même : geler les dépenses de l’Etat par rapport à leur tendance « naturelle » qui les conduit à s’apprécier encore et encore. En d’autres termes, maintenir les dépenses publiques sur le niveau qui est le leur. Quel volontarisme ! François Baroin, notre nouveau ministre de l’économie, a d’ailleurs tenu à rassurer les parlementaires : il n’y aura pas en 2012 de grandes mesures d’économies sur les dépenses de l’Etat. Quant à couper dans les interventions de ce dernier, nous en sommes évidemment bien loin. La France fait donc le dos rond en espérant être épargnée par l’orage qui gronde à ses portes. Cette posture est évidemment liée aux enjeux électoraux à venir. Mais pas seulement. Les Français ne veulent pas entendre parler d’économies, c’est un fait. Compte tenu de nos finances, ils entendront alors très prochainement parler d’impôts.
Votre Conseiller Patrimonial n°12 est sorti
Au sommaire du numéro 12 (mi-juillet) :
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Actualité : hausse du droit de partage, exit tax, foncier non-bâti, assurance-vie et droits de succession, assurance-vie et démembrement de la clause bénéficiaire, réduction sur les donations, etc.
Jurisprudence : recel de communauté et charge de la preuve, donation-partage et réduction, mandat de protection future, déficit foncier ainsi que le lexique des termes employés.
Fiche : Alors que la viabilité du système de retraite par répartition apparaît de plus en plus compromise, il convient de se tourner vers les produits d’épargne retraite. Après le Perco, retour sur le Perp.
Placements : Les inquiétudes liées à la crise de la dette européenne continuent de secouer régulièrement les Bourses comme les marchés obligataires. Retour sur le marché de l’art.
Questions/réponses : assurance-vie et démembrement de la clause bénéficiaire, assurance-vie et dettes publiques, ISF et valorisation d’un bien en construction.
vendredi 1 juillet 2011
Les maturités de la dette grecque
Voici un document publié par Reuters et qui résume la situation en un clin d'oeil. L'objectif de la troïka ? Tenir jusqu'en 2014. D'ici là, trois des quatre plus grosses échéances auront été remboursées. Dans les faits, les banques auront réduit leur exposition... et les Etats l'auront accru ! Le défaut partiel de la dette grecque pourra alors se faire principalement aux dépends du contribuable européen et non plus des banques.
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