jeudi 21 juillet 2011

Trop de finance ? Non, trop de politique !

Depuis plusieurs années, il est de bon ton d’affirmer que la politique, faiseuse reconnue de miracles et de bienfaits pour l’humanité, a été contrainte de s’effacer face au monde obscur de la finance. Et d’en conclure que les crises successives que nous traversons sont la conséquence directe de cette mainmise des golden boys de Wall Street sur la marche des affaires. En son temps, François Mitterrand dénonçait «toutes les puissances de l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes !». Ses successeurs, de droite comme de gauche, en sont toujours là. Qu’il est aisé de dénigrer l’argent lorsque l’on appartient à une caste de privilégiés... Nos problèmes actuels viendraient donc de l’incapacité de nos politiques à se faire entendre et la solution résiderait dans le retour de l’Etat. Dans les couloirs du pouvoir, on en vient à rêver d’un Etat qui serait en mesure de dépenser plus pour subvenir aux besoins de tous, de taxer plus pour garantir la «justice sociale» et de réguler plus pour éviter les déséquilibres causés par la finance. Mais au fait, n’est-ce pas justement cette vision «idyllique» qui conduit aujourd’hui l’Europe au bord de la faillite ? Nos politiques, qui font si peu de cas de l’argent, n’ont-ils pas dépensé jusqu’à hypothéquer l’avenir de plusieurs générations ? N’ont-ils pas taxé et surtaxé au point d’asphyxier notre économie et d’entretenir un chômage de masse ? N’ont-ils pas construit une Europe régulée sur des bases rigides, déséquilibrées et dénuées de toute logique économique ? Le capitalisme «sauvage» est un mythe. Le capitalisme politique, fait de connivences et dans lequel les dirigeants des grandes banques sont tous issus des élites administratives, est une réalité. Contrairement à ce que nos media abreuvés de subventions publiques et incapables de s’affranchir de leurs scotomisations cherchent à nous faire croire, le désastre actuel n’est pas lié à un excès de finance. Ce n’est pas «l’argent» qui a ruiné et corrompu l’Europe mais la politique.

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