Voici quatre mois, la rumeur d’une dégradation de la note de la France en tant qu’émetteur de dette avait fait bondir Bercy. « Ces rumeurs sont totalement infondées et les trois agences Standard’s and Poor, Fitch et Moody’s ont confirmé qu’il n’y avait pas de risque de dégradation », avait- on déclaré dans l’entourage du ministre des Finances, François Baroin. Il y a maintenant trois semaines, le même ministre était intervenu sur France 2 pour rassurer les Français, toujours au sujet d’une éventuelle dégradation de la note de la dette publique. « On a notre triple A et tout est mis en œuvre pour répondre aux objectifs que nous avons fixés, qui sont des enga- gements, avec des rendez-vous », avait-il ainsi affirmé. Depuis que Standard & Poor’s a très concrètement menacé de réduire la note de la France de deux crans à AA, le ministre a toutefois bouleversé son plan de communication. « Les messages des agences sont des messages parmi d’autres [...]. Ce sont des indicateurs. Quel est leur métier ? Leur métier, c’est de calculer la part de risque sur un investissement [...]. Ce n’est pas la grenouille du matin qui donne la météo », a-t-il ainsi expliqué sur BFM TV. Désormais, la perte du triple A n’est non seulement pas impossible mais le ministre en minimise considérablement la portée. Les agences de notation critiquent notre incapacité à réduire la dette ? Nous leur opposerons le dédain. Standard & Poor’s, dites-vous ? Connais pas...
mercredi 21 décembre 2011
mercredi 14 décembre 2011
L'élection plutôt que la nation
La situation économique se dégrade. La France et l’Europe ne devraient pas être en mesure d’éviter un épisode récessionniste dont la durée dépendra, pour partie, de la nature des mesures qui seront adoptées par ceux qui nous dirigent. La crise de la dette souveraine continue d’agiter la sphère politico-économico-médiatique en dépit de la relative accalmie que nous connaissons actuellement sur les marchés. Les tensions observées sur les taux d’intérêt des pays considérés comme les plus fragiles n’ont de fait pas disparu. Par ailleurs, il semble désormais clair que la France ne parviendra pas à conserver son fameux triple A. Moody’s et Standard & Poor’s ont en effet usé des précautions d’usage en annonçant avoir mis sous surveillance notre dette. Voilà qui annonce, en filigrane, le prochain déclassement de notre pays et un accroissement du coût de la dette. On s’étonnera dès lors que nos politiques, quelle que soit leur place sur l’échiquier politique, ne prennent pas toute la mesure de la situation actuelle, ô combien explosive. Là où les citoyens que nous sommes pourraient s’attendre à l’arrêt des petites phrases et des postures à vocation médiatique, le jeu habituel de la politique politicienne se poursuit, insensible aux remous qui agitent le monde. La prise en compte des intérêts supérieurs de la nation, phrase maintes fois entendue, ne semble donc être qu’un élément de langage parmi tant d’autres. Le Sénat, majoritairement à gauche, s’oppose de manière frontale aux gouvernement et élus de droite qui auront de toute manière le dernier mot à l’Assemblée nationale. Le Parti socialiste, par la voix de son candidat désigné, refuse la règle d’or alors que tous nos voisins devraient l’adopter dans les prochaines semaines. Le gouvernement écarte pour sa part les licenciements dans les entreprises où il est présent au capital malgré le caractère impérieux de ces restructurations, tente de geler les prix du gaz contrairement à ses engagements et n’envisage toujours pas de coupes sérieuses dans le budget de l’état. L’élection plutôt que la nation. Voilà qui semble être encore pour l’heure le seul credo des élus du peuple.
vendredi 2 décembre 2011
Un grand emprunt national ?
A l’heure où il devient de plus en plus compliqué pour les Etats surendettés de continuer à lever de l’argent
« bon marché » auprès des investisseurs internationaux, l’Italie et la Belgique ont décidé de faire appel à leurs propres épargnants. Selon Rome, il s’agit de montrer la « confiance que les Italiens ont en leur propre pays » afin « d’améliorer le jugement global des marchés envers l’Italie ». Preuve de la «solidarité nationale», les banques ont accepté de ne facturer aucune commission sur les achats d’obligations effectués par les Italiens lors de la journée d’appel. Reste à savoir si ces derniers ont bien compris ce qui leur était demandé, à savoir acheter sur le marché secondaire les obligations dont les mêmes banques se débarrassent. Mais passons. En Belgique, un emprunt d’Etat spécifique a été proposé à la population qui semble répondre à l’appel pour un montant cependant limité. En France, le sujet est désormais évoqué : pourquoi ne pas lancer un grand emprunt national ? M. Henri Guaino, proche conseiller de Nicolas Sarkozy, en est un fervent supporteur. Rappelons ainsi qu’il avait affirmé en 2007, avec une rare clairvoyance au regard des évènements actuels dans la zone euro, que la dette publique n’était pas un problème... Selon son raisonnement, l’importante épargne des Français compense la déficience de l’état et peut être mise à contribution pour alimenter le système. Un récent sondage réalisé par Harris Interactive démontre que les Français ne l’entendent toutefois pas ainsi. Selon cette enquête, moins d’un tiers des sondés indiquent qu’ils seraient certainement (6 %) ou probablement prêts (24 %) à acheter de la dette française à des taux équivalents à ceux du marché. Alors que nos ministres n’ont de cesse de critiquer la « rapacité » des marchés financiers qui demandent des rendements en hausse pour prêter aux pays de la zone euro et à la France, que diront-ils de leurs compatriotes qui refusent purement et simplement de souscrire un emprunt ? Ces derniers, qui bénéficient pourtant des largesses du « meilleur système au monde », seront-ils mis au banc des accusés ? La parole est aux ministres.
« bon marché » auprès des investisseurs internationaux, l’Italie et la Belgique ont décidé de faire appel à leurs propres épargnants. Selon Rome, il s’agit de montrer la « confiance que les Italiens ont en leur propre pays » afin « d’améliorer le jugement global des marchés envers l’Italie ». Preuve de la «solidarité nationale», les banques ont accepté de ne facturer aucune commission sur les achats d’obligations effectués par les Italiens lors de la journée d’appel. Reste à savoir si ces derniers ont bien compris ce qui leur était demandé, à savoir acheter sur le marché secondaire les obligations dont les mêmes banques se débarrassent. Mais passons. En Belgique, un emprunt d’Etat spécifique a été proposé à la population qui semble répondre à l’appel pour un montant cependant limité. En France, le sujet est désormais évoqué : pourquoi ne pas lancer un grand emprunt national ? M. Henri Guaino, proche conseiller de Nicolas Sarkozy, en est un fervent supporteur. Rappelons ainsi qu’il avait affirmé en 2007, avec une rare clairvoyance au regard des évènements actuels dans la zone euro, que la dette publique n’était pas un problème... Selon son raisonnement, l’importante épargne des Français compense la déficience de l’état et peut être mise à contribution pour alimenter le système. Un récent sondage réalisé par Harris Interactive démontre que les Français ne l’entendent toutefois pas ainsi. Selon cette enquête, moins d’un tiers des sondés indiquent qu’ils seraient certainement (6 %) ou probablement prêts (24 %) à acheter de la dette française à des taux équivalents à ceux du marché. Alors que nos ministres n’ont de cesse de critiquer la « rapacité » des marchés financiers qui demandent des rendements en hausse pour prêter aux pays de la zone euro et à la France, que diront-ils de leurs compatriotes qui refusent purement et simplement de souscrire un emprunt ? Ces derniers, qui bénéficient pourtant des largesses du « meilleur système au monde », seront-ils mis au banc des accusés ? La parole est aux ministres.
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