mercredi 14 décembre 2011

L'élection plutôt que la nation


La situation économique se dégrade. La France et l’Europe ne devraient pas être en mesure d’éviter un épisode récessionniste dont la durée dépendra, pour partie, de la nature des mesures qui seront adoptées par ceux qui nous dirigent. La crise de la dette souveraine continue d’agiter la sphère politico-économico-médiatique en dépit de la relative accalmie que nous connaissons actuellement sur les marchés. Les tensions observées sur les taux d’intérêt des pays considérés comme les plus fragiles n’ont de fait pas disparu. Par ailleurs, il semble désormais clair que la France ne parviendra pas à conserver son fameux triple A. Moody’s et Standard & Poor’s ont en effet usé des précautions d’usage en annonçant avoir mis sous surveillance notre dette. Voilà qui annonce, en filigrane, le prochain déclassement de notre pays et un accroissement du coût de la dette. On s’étonnera dès lors que nos politiques, quelle que soit leur place sur l’échiquier politique, ne prennent pas toute la mesure de la situation actuelle, ô combien explosive. Là où les citoyens que nous sommes pourraient s’attendre à l’arrêt des petites phrases et des postures à vocation médiatique, le jeu habituel de la politique politicienne se poursuit, insensible aux remous qui agitent le monde. La prise en compte des intérêts supérieurs de la nation, phrase maintes fois entendue, ne semble donc être qu’un élément de langage parmi tant d’autres. Le Sénat, majoritairement à gauche, s’oppose de manière frontale aux gouvernement et élus de droite qui auront de toute manière le dernier mot à l’Assemblée nationale. Le Parti socialiste, par la voix de son candidat désigné, refuse la règle d’or alors que tous nos voisins devraient l’adopter dans les prochaines semaines. Le gouvernement écarte pour sa part les licenciements dans les entreprises où il est présent au capital malgré le caractère impérieux de ces restructurations, tente de geler les prix du gaz contrairement à ses engagements et n’envisage toujours pas de coupes sérieuses dans le budget de l’état. L’élection plutôt que la nation. Voilà qui semble être encore pour l’heure le seul credo des élus du peuple.

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