Que pensent les gouvernements des pays du Vieux Continent de l’action de la Banque centrale européenne ? Voici la question à laquelle ont tenté de répondre deux économistes de l’institution en analysant les 767 déclarations de dirigeants politiques sur le sujet entre les années 2000 et 2007. Leur conclusion est relativement simple : les états souhaiteraient que la banque centrale adopte des taux plus bas. Plus de 60 % des déclarations appellent en effet à une politique monétaire plus agressive tandis que seulement 5 % demandent un loyer de l’argent plus élevé. Dans le détail, il ressort que « le taux directeur idéal » pour les gouvernements est en moyenne inférieur de 40 pts de base au taux communiqué par la BCE. Les pays qui demandent des taux plus « attractifs » sont par ailleurs ceux qui affichent une croissance faible ou un déficit élevé. Et pour cause : un faible taux facilite le financement de la dette... Au final, c’est véritablement l’indépendance de l’institution qui est visée. Après avoir abusé de l’arme budgétaire, les politiques sont en effet tentés de passer à l’arme monétaire, et ce pour pallier leurs faiblesses nationales...
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