Depuis quelques semaines, la pression opérée sur l’Allemagne avec pour objectif de la faire changer de politique économique est de plus en plus forte. Les keynésiens américains, qui ont pris d’assaut la Maison-Blanche, comme les étatistes français, qui représentent la quasi-totalité de la classe politique de notre côté du Rhin, ont en effet en tête de forcer Berlin à réaliser « une politique de relance ». Comprendre une politique de dépenses publiques. Celle-ci permettrait, selon eux, de tirer vers le haut le reste de la zone euro et de mettre fin, miraculeusement, à la crise économique. Pourquoi l’Allemagne devrait-elle agir de la sorte ? Parce que ses finances publiques sont excédentaires et qu’elle en a donc les moyens, affirment Arnaud Montebourg et ses acolytes. Pour faire simple, les Allemands, qui sont parvenus à réduire leur déficit en menant des réformes structurelles, se voient donner des leçons par une certaine classe politique qui n’a toujours pas identifié l’origine de la crise actuelle, à savoir le surendettement public. Dans l’esprit de ces dinosaures, une politique de relance consiste à soutenir (artificiellement) la consommation, à construire des infrastructures (non indispensables) et à creuser le déficit. Bref, vous l’aurez compris : nous relançons la France depuis plus de trente ans. Au regard de nos résultats économiques, les Allemands font la moue et refusent de se plier à nos exigences. On peut les comprendre. Si nos élus essayaient de rompre avec l’idéologie qui les a façonnés depuis le berceau, ils se rendraient compte que leurs supplications sont ridicules. D’autant qu’un éventuel surplus de 1 pt de croissance en Allemagne n’engendrerait qu’un gain de 0,1 pt en France, si l’on en croit la dernière étude de Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis... Bref, les étatistes français feraient bien d’arrêter de lorgner le trésor allemand. Si nous devons nous en sortir, la solution viendra de l’intérieur et de nulle part ailleurs.
Le Blog de la lettre boursière Propos Utiles
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mardi 7 mai 2013
mercredi 17 avril 2013
Ce que révèle le patrimoine des ministres
« L’affaire Cahuzac » a ébranlé le gouvernement et le monde politique. Rendez-vous compte : un ministre a menti ! Voilà qui aurait pu passer inaperçu aux yeux de la presse si ce n’est que le mensonge en question ne porte non pas sur les finances du pays (quoi que dans ce domaine, l’ex-ministre du Budget a également menti et plus d’une fois devant la représentation nationale), mais sur un compte détenu en Suisse puis à Singapour. L’argent « qui corrompt, qui achète, qui écrase [...] », comme l’affirmait non sans haine François Mitterrand, est donc le motif du délit. Le monde politique s’en offusque et cherche par tous les moyens à retrouver un semblant de virginité aux yeux du grand public. Comme toujours en France, la réaction de nos gouvernants ne tarde pas : une loi va être votée. Son objectif affiché ? Moraliser la vie politique... Et dire qu’en arrivant au pouvoir, M. Hollande voulait moraliser la finance. Que de chemin parcouru ! En réalité, l’hôte de l’Elysée n’a que faire d’améliorer le fonctionnement de l’Etat et de limiter les conflits d’intérêt des élus. Ce qui lui importe, c’est de démontrer qu’il agit et de constater un rebond de sa courbe de popularité. Le patrimoine des ministres a ainsi été dévoilé. Celui des députés le sera bientôt. Si nous ne voyons pas en quoi une telle procédure aurait évité « l’affaire Cahuzac », cet étalage public n’en révèle pas moins trois choses effrayantes. Pour commencer, nos ministres, à quelques rares exceptions, ne détiennent pas d’actions. Leurs choix personnels ne sont donc pas cohérents avec leurs discours flamboyants sur l’intérêt qu’ils portent aux entreprises et à l’économie française. Autre remarque : la grande majorité n’a quasiment rien investi en assurance-vie et donc a fortiori, sur les contrats en euros alimentés par les obligations publiques. Ils ont donc fait le choix de ne pas participer au financement de la dette dont la classe politique dans son ensemble est responsable. Enfin, si leur patrimoine est essentiellement constitué de biens immobiliers, le recours aux Sociétés civiles immobilières (SCI) qui permettent d’éviter l’impôt sur les successions rencontre un succès certain auprès des plus aisés du gouvernement (et du Président lui-même à une certaine époque). Finalement, les ministres ne mentent pas seulement aux Français. Ils se mentent aussi à eux-mêmes.
mercredi 10 avril 2013
Non, tous les écologistes ne sont pas contre le gaz de schiste
Alors que la France, en récession, endettée et désindustralisée, se refuse toujours à envisager l’exploitation de ses réserves naturelles de gaz de schiste pour des motifs idéologiques, d’autres font la démonstration qu’il est possible de concilier les différents points de vue, et ce sans intervention publique. Aux Etats-Unis, des groupes énergétiques et des organisations non gouvernementales (ONG) se sont en effet entendus pour définir de nouvelles normes dans le domaine de la fracturation hydraulique. Pour rappel, cette méthode, consistant à injecter de l’eau, du sable et des agents chimiques en profondeur pour libérer le gaz de schiste, est accusée dans certains cas de polluer les nappes phréatiques et l’air. Le Center for Sustainable Shale Development (CSSD), qui aura pour vocation de définir les standards du secteur pour le nord-est des Etats-Unis, comptera de fait un conseil d’administration composé à parts égales de représentants de l’industrie énergétique, d’associations écologistes et d’indépendants. Voilà qui pourrait donner des idées aux Verts français s’ils consentent à retrouver une certaine foi dans l’économie, l’innovation et la technologie. Leurs homologues américains ont ainsi non seulement admis que l'exploitation du gaz de schiste était inévitable mais également qu’elle pouvait se faire sans causer de dommages à l’environnement.
mercredi 3 avril 2013
Cachez cet exil fiscal que je ne saurais voir
Les récentes données publiées au niveau européen démontrent que la France est non seulement le pays de la zone euro affichant la plus forte pression fiscale mais également celui qui accroît le plus les impôts et autres taxes depuis deux ans. Dans ce contexte, nombre d’acteurs économiques préfèrent aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte, ce qui fait dire à beaucoup qu’un phénomène d’exil fiscal est à l’œuvre. Mais dans quelles proportions ? Alors que le gouvernement continue à nier le départ de contribuables aisées, la fondation Concorde estime dans une récente étude que le phénomène d’exil fiscal n’est pas nouveau, qu’il s’accélère et qu’il cause de très lourds dommages à l’économie française. A court terme, le « think-tank » libéral rappelle que les mises en vente de biens immobiliers de plus de 1,5 M € se sont accrues de 40 % à 75 % à Paris et Neuilly-sur-Seine depuis un an. A long terme, partant du fait que 3 % des deux millions d’expatriés français sont des chefs d’entreprise de plus de dix salariés, la fondation estime que l’exil fiscal a coûté un million d’emplois sur les vingt dernières années. De son côté, le gouvernement fait montre d’une certaine gêne sur le sujet. Les dernières statistiques sur les redevables à l’ISF quittant la France remontent à 2010 (717 départs). Mystérieusement, aucune donnée plus récente n’a été publiée. Plutôt que d’affronter la réalité, nos dirigeants préfèrent continuer de se voiler la face.
vendredi 1 mars 2013
France : les objectifs abandonnés
Comme nous l’avions anticipé, le gouvernement ne parviendra pas à tenir son objectif de réduction du déficit à 3% du PIB en 2013. Nous n’étions pas les seuls à prévoir un tel manquement : aucun économiste ou organisation internationale ne jugeait crédible cette hypothèse. La faute à la croissance, nous assure-t-on chez les ministres en charge des deniers publics, lesquels à grand renfort de circonvolutions langagières laissent désormais entendre que la prévision de croissance pour l’année sera prochainement ajustée. Là encore, nous ne nous montrons en aucun cas surpris. Cela étant dit, que peut-on en tirer comme conclusions ?
Un déséquilibre évident
L’économie française est actuellement enfermée dans un cercle vicieux. En se refusant à toute réduction des dépenses de l’Etat, le gouvernement a estimé que seule une hausse de la fiscalité serait en mesure de ramener les comptes dans une direction soutenable (voir ainsi les deux lois de Finances rectificatives pour 2012 adoptées depuis mai et le budget 2013). Problème : les recettes venant des impôts vont, logiquement et face à ce coup de massue de plusieurs dizaines de milliards d’euros, être impactées de manière négative (immobilisme dans les entreprises, stratégies d’évitement, découragement des créateurs, etc.). Plusieurs chiffres récemment publiés vont dans ce sens, qu’il s’agisse des recettes de l’impôt sur les sociétés, de la taxe sur la transaction financière ou de la TVA. En assommant les entreprises (le CICE n’y changera rien...) et les investisseurs, le gouvernement pénalise l’activité (l’année 2012 aura été blanche sur ce point, rapporte l’Insee), la prise de risque (soit la croissance de demain), ce qui conduit, immanquablement, à une hausse du chômage (+ 285 000 demandeurs d’emplois sur l’année 2012). La population indemnisée s’accroît de fait pour des ressources qui diminuent dans le même temps, tant du côté de l’Unedic que de la Sécurité sociale. C’est donc de logiciel qu’il convient expressément de changer. Mais il faudra sans doute attendre encore.
Les impôts à la rescousse ?
L’exécutif est conscient du problème. Le Président de la République et certains ministres tentent de modifier la trajectoire et semblent, à cet égard, faire montre d’un certain courage. Le mot « économies » n’est ainsi plus tabou. Enfin ! Les observateurs dont nous faisons partie, à côté des institutions européennes, de nos voisins, des agences de notation et des marchés, attendent malgré tout des chiffres précis là où l’on nous ressasse l’objectif de 50 Mds € d’économies sur cinq ans, sans plus de détails. Soulignons par ailleurs qu’à cette somme doivent être additionnés les 20 Mds € du CICE et plus de 10 Mds € supplémentaires (pour l’instant...) liés à la baisse des ressources fiscales et à la hausse des dépenses due au «traitement social» de la crise. A «la gauche du PS», et chez une partie importante de l’opinion publique, évoquer la moindre rationalisation des dépenses de l’Etat fait figure de casus belli tandis que le mot austérité est brandi tel un étendard (pour mémoire, l’état aura difficilement réussi à réaliser des économies de... 200 M € en 2012). L’abandon de l’objectif de réduction du déficit à 3 % laisse d’ailleurs la voie libre aux plus dépensiers. Et ces derniers d’envisager de nouvelles taxes, habilement travesties en économies (voir page 2). Ou comment combattre le mal par le mal...
Une sanction des marchés ?
Fidèle à sa stratégie, le Président va probablement continuer de louvoyer. Cette politique de gribouille devrait malgré tout finir par lasser nombre de nos partenaires, au premier rang desquels l’Allemagne. Alors que l’exécutif liait la crédibilité de ses prévisions à la faiblesse des taux auxquels notre pays emprunte, une question se pose. Les objectifs assignés (déficit, croissance) étant désormais remisés et les taux ne s’étant pas tendus, nous pouvons constater que cette corrélation n’avait pas lieu d’être, comme nous l’avions d’ailleurs souligné. La position de la France reste donc toujours très fragile et une sanction des marchés se profile. Quand ? Bonne question...
Bruxelles et Berlin (voir le FMI...) vont désormais donner de la voix et la France ne pourra se soustraire à une réelle cure d’austérité, laquelle touchera cette fois la sphère publique. Nous vous conseillons toujours d’éviter les obligations d’Etat portant la signature de la France.
jeudi 21 février 2013
Le nouveau monde de la robotique
Un secteur s’apprête à révolutionner nos vies en transposant dans le monde réel ce que l’on pensait devoir rester les folles élucubrations d’Isaac Asimov («Le Cycle des Robots»). Par la même occasion, ce secteur va devenir la coqueluche des investisseurs en quête de croissance et de renouveau. Il ne s’agit pas ici de téléphones intelligents, de tablettes ou d’énergies renouvelables. Nous allons vous entretenir d’un domaine bien plus vaste et prometteur : la robotique. Dans les usines, les robots sont déjà là. Ils découpent, fabriquent, assemblent, au risque parfois d’être perçus comme une menace par les syndicats. Dans les foyers, leur présence est plus discrète. Nous avons tous en tête l’image du chien Aibo de Sony qui aboie, s’assoit et donne la patte mais nous sommes encore loin d’y voir autre chose que le passe-temps de scientifiques déconnectés de la réalité. Et pourtant. Le premier robot domestique est d’ores et déjà commercialisé, il s’agit de l’aspirateur Roomba d’iRobot. En votre absence, il nettoie votre domicile en contournant les murs et les meubles. D’autres vont suivre, de plus en plus rapidement. à l’origine, les robots ont fait leur apparition dans deux domaines : l’automobile et la défense. Les Etats ont longtemps été les premiers clients des entreprises de robotique avec notamment le développement des drones militaires. D’importantes avancées ont été réalisées sur le front de la mobilité, de la communication, de l’autonomie et de la vision. Aujourd’hui, les constructeurs automobiles comme les états rencontrent des difficultés financières qui poussent les «roboticiens», forts de leurs découvertes et de la réduction de leurs coûts, à envisager des débouchés alternatifs. Alors que la robotique industrielle va continuer de se développer, celle des services va prendre son véritable essor.
Plus vite, plus haut, plus fort
D’ores et déjà, la robotique est un facteur d’amélioration de la productivité là où elle est utilisée. De nombreuses entreprises l’ont bien compris et investissent à tour de bras pour améliorer leurs processus de production. En 2012, près de 200 000 robots ont ainsi été installés à travers le monde pour réduire les coûts, accroître la qualité et la productivité. Les entreprises allemandes sont les plus audacieuses en la matière. Nos voisins d’outre-Rhin affichent un taux d’équipement deux fois supérieur à celui des Etats-Unis et... cinq fois supérieur à celui de la France. Le gain de temps et la sécurisation des processus assurés par les machines permettent en parallèle une revalorisation du travail des humains qui se tournent vers des postes plus qualifiés et mieux payés. Certaines relocalisations en Occident (synonymes d’activité, de création de richesses et de rentrées fiscales) n’ont par ailleurs été rendues possibles qu’avec des investissements en robotique. Alors que les coûts de fabrication des biens manufacturés ont reculé au fil des années, un constat s’impose : les services n’ont cessé de voir leur prix augmenter au point de devenir inaccessibles dans certains cas. Avec des robots plus autonomes et mobiles, les opportunités de développement sont dès lors immenses dans ce domaine. Que les prévisions soient établies par l’International Federation of Robotics ou des cabinets indépendants, tous s’accordent pour envisager une croissance exponentielle du marché de la robotique dans son ensemble, la plus forte étant promise à la branche des services (60 Mds $ en 2020 ?). Bien que les domaines d’application soient infinis, la robotique semble être appelée à percer prioritairement dans la santé, l’agriculture, les transports et l’aide à domicile.
Quelles sont les pistes pour investir sur le secteur ?
Lorsqu’il s’agit d’investir dans le secteur de la robotique, le spectre est en théorie très large. Pour commencer, il convient de différencier les...
vendredi 8 février 2013
La France se singularise
«La crise est derrière nous», tonnait en décembre dernier le Président de la République. Et son ministre du Budget d’indiquer qu’aucune «augmentation d’impôts » n’était « prévue ou prévisible, envisagée ou envisageable» d’ici la fin du quinquennat de François Hollande. Les Français restent pourtant sourds à ce type de propos. En effet et selon le dernier baromètre Viavoice-BPCE pour Les Echos, près de la moitié des personnes interrogées (48 %) anticipent une baisse de leur pouvoir d’achat au cours des trois prochains mois. Ces mêmes Français vont dès lors et à 11 % accroître leur épargne de précaution tandis que 36 % d’entre eux comptent mettre autant d’argent de côté que par le passé. Voilà qui pèsera indubitablement sur la consommation, pierre angulaire des politiques publiques depuis plusieurs dizaines d’années... «Le pouvoir d’achat demeure pris en tenaille entre hausses d’impôts, faibles revalorisations des prestations sociales et pression sur les salaires», jugent les experts de Viavoice à la lecture des résultats de cette enquête. Si l’on se penche cette fois vers les entreprises et que l’on consulte le dernier sondage réalisé par l’Observatoire de BFM Business et le cabinet de conseil manageyourself, le climat se fait là encore des plus sombres. Parmi les 100 plus grandes entreprises françaises, 19 % seulement entendent augmenter leurs investissements en France en 2013 alors qu’elles sont 62 % à l’envisager à l’étranger. De même, en termes d’embauches, les grands groupes vont soit stabiliser leurs effectifs en France (45 %), soit les diminuer (43 %). Les perspectives d’emploi à l’international sont en revanche plus favorables : 32 % des entreprises comptent embaucher, et 44 % souhaitent maintenir le niveau de leurs effectifs. Il existe manifestement une tendance divergente entre le reste du monde et la France. Et comme l’ont montré les indices PMI Markit suite au sondage réalisé auprès des directeurs d’achats, cette divergence existe entre la France, où la situation se détériore, et le reste de la zone euro, où du mieux est à noter.
mercredi 6 février 2013
Fiscalité : quand Kafka nous inspire
Depuis le 1er janvier 2013, les entreprises bénéficient d’un crédit d’impôt de 4 % pour la compétitivité et l’emploi (CICE), calculé sur la masse salariale brute pour les rémunérations comprises entre 1 et 2,5 Smic. Du moins en théorie. Car si le gouvernement en a déjà fait l’annonce, la loi doit encore être votée par le Parlement où les élus socialistes ont d’ores et déjà indiqué vouloir contraindre les entreprises à plusieurs contreparties en échange de cette réduction fiscale. Voilà qui est pour le moins menaçant et peu engageant pour les sociétés qui ne peuvent donc savoir à quoi elles s’engagent en utilisant le CICE. Les firmes tiennent-elles compte de ce « cadeau fiscal » pour créer des emplois depuis le début de l’année ? Nous en doutons. D’autant que le gouvernement leur tend la main tout en brandissant le bâton. De sévères contrôles seront ainsi menés par l’administration fiscale pour juger de « l’utilisation de ce crédit d’impôt ». Les hausses de dividendes relèveront-elles du délit ? Encore une fois, dès lors qu’il s’agit de fiscalité française, tout sera affaire d’interprétation. L’Etat aurait voulu encourager la seule création de postes juridiques dans les entreprises, il ne s’y serait pas pris autrement. Plutôt que d’abaisser les charges – un crime « néo-libéral » aux yeux de nos responsables politiques –, ce qui aurait évité des surcoûts administratifs inutiles aux sociétés et aux contribuables, le gouvernement a opté pour des transferts décalés dans le temps. Les entreprises ne percevront en effet le crédit d’impôt qu’en 2014. Et pour quel résultat ? Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), 152 000 emplois seront créés pour un coût total pour les finances publiques de 93 Mds €, soit plus de 600 000 € par poste. L’inefficacité est patente. Mais souvenons-nous encore que l’objectif du CICE vise à rendre nos entreprises compétitives à l’international. Or, selon les estimations des cabinets d’analystes, les plus grandes sociétés dans les secteurs de la construction, la distribution ou les télécoms seront les gagnantes du dispositif. Mieux encore, La Poste et France Télécom devraient respectivement percevoir 450 M € et 300 M € en deux ans. Bercy a en effet indiqué que la masse salariale des fonctionnaires était éligible. Certainement de quoi rendre notre administration compétitive à l’export...
mercredi 30 janvier 2013
Retraites : ne comptez que sur vous-même...
L’agence de notation Fitch a indiqué envisager d’abaisser d’ici à dix ans la note des pays touchés par le vieillissement de leur population... s’ils ne réforment pas leurs systèmes de retraite. Le titre du rapport dévoilé par Fitch est sans équivoque : « Le coût du vieillissement : la deuxième crise budgétaire ». Selon l’agence, les pays concernés vont devoir augmenter la productivité du travail ainsi que les taux de participation aux systèmes de retraite. Sans de telles réformes, beaucoup risquent de devoir agir dans l’urgence avec le risque d’être incapables de se financer sur les marchés ou de verser les pensions aux cotisants. En France, comme vous le savez, une réforme des retraites a été réalisée par Nicolas Sarkozy. Preuve que celle-ci a manqué d’ambition, l’actuel locataire de l’Elysée va lancer une nouvelle refonte dans le courant de l’année. Nous pouvons d’ores et déjà vous le dire, cette révision du système de retraites ne résoudra aucunement le problème. Les syndicats hurleront au scandale, un effort minime sera réalisé et le problème sera repoussé de quelques années. Le meilleur moyen de préparer sa retraite reste d’épargner et d’investir pour préparer la fin d’un système non viable.
vendredi 25 janvier 2013
Quand la Chine fait l'inverse de la France
« Ahhh mais tout ça, c’est la faute de la mondialisation ! ». Voilà une affirmation qui fait de plus en plus recette en France, que ce soit sur les plateaux de télévision, à la machine à café des entreprises ou sur les marchés (de bouche, bien sûr). Les politiques français ont, il est vrai, bien œuvré en ce sens, leur objectif étant au final de se dédouaner de la situation dans laquelle notre pays se trouve.
Au travers de la mondialisation, c’est bien évidemment la concurrence forcément « déloyale » des pays émergents qui est visée. « Nous ne nous battons pas avec les mêmes armes », ne cessent ainsi de répéter les défenseurs d’un protectionnisme qui ne dit pas son nom. Malheureusement, ce raisonnement ne tient pas. D’ailleurs, même lorsque nous avons le choix des armes, nous préférons nous faire hara-kiri plutôt que de combattre pour renforcer notre attractivité économique.
L’exemple de la Bourse est à ce titre frappant. Conscientes des lacunes affichées par les marchés financiers chinois et parce que la Bourse est un rouage indispensable au développement économique, les autorités de Pékin ont décidé de mener des réformes. Pour commencer, les étrangers sont désormais les bienvenus : leurs plafonds individuels et collectifs d’investissement ont été substantiellement relevés. Les coûts de transaction ont été réduits tandis que la fiscalité des dividendes a été allégée. Enfin, la place de Shanghai est même allée jusqu’à encourager les entreprises à distribuer au moins 30 % de leurs bénéfices sous forme de dividendes... Qu’a fait le gouvernement français au cours des derniers mois ? Il a créé une taxe sur les transactions qui conduit à une hausse des coûts pour les investisseurs, il a alourdi la fiscalité des dividendes et passé son temps à critiquer les entreprises versant des dividendes à leurs actionnaires. Il s’agit là d’une politique diamétralement opposée à celle de Pékin. Est-ce la faute de la Chine si les investisseurs étrangers ne regardent plus la Bourse de Paris ? Evidemment, non...
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