Voici quatre mois, la rumeur d’une dégradation de la note de la France en tant qu’émetteur de dette avait fait bondir Bercy. « Ces rumeurs sont totalement infondées et les trois agences Standard’s and Poor, Fitch et Moody’s ont confirmé qu’il n’y avait pas de risque de dégradation », avait- on déclaré dans l’entourage du ministre des Finances, François Baroin. Il y a maintenant trois semaines, le même ministre était intervenu sur France 2 pour rassurer les Français, toujours au sujet d’une éventuelle dégradation de la note de la dette publique. « On a notre triple A et tout est mis en œuvre pour répondre aux objectifs que nous avons fixés, qui sont des enga- gements, avec des rendez-vous », avait-il ainsi affirmé. Depuis que Standard & Poor’s a très concrètement menacé de réduire la note de la France de deux crans à AA, le ministre a toutefois bouleversé son plan de communication. « Les messages des agences sont des messages parmi d’autres [...]. Ce sont des indicateurs. Quel est leur métier ? Leur métier, c’est de calculer la part de risque sur un investissement [...]. Ce n’est pas la grenouille du matin qui donne la météo », a-t-il ainsi expliqué sur BFM TV. Désormais, la perte du triple A n’est non seulement pas impossible mais le ministre en minimise considérablement la portée. Les agences de notation critiquent notre incapacité à réduire la dette ? Nous leur opposerons le dédain. Standard & Poor’s, dites-vous ? Connais pas...
mercredi 21 décembre 2011
mercredi 14 décembre 2011
L'élection plutôt que la nation
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vendredi 2 décembre 2011
Un grand emprunt national ?
A l’heure où il devient de plus en plus compliqué pour les Etats surendettés de continuer à lever de l’argent
« bon marché » auprès des investisseurs internationaux, l’Italie et la Belgique ont décidé de faire appel à leurs propres épargnants. Selon Rome, il s’agit de montrer la « confiance que les Italiens ont en leur propre pays » afin « d’améliorer le jugement global des marchés envers l’Italie ». Preuve de la «solidarité nationale», les banques ont accepté de ne facturer aucune commission sur les achats d’obligations effectués par les Italiens lors de la journée d’appel. Reste à savoir si ces derniers ont bien compris ce qui leur était demandé, à savoir acheter sur le marché secondaire les obligations dont les mêmes banques se débarrassent. Mais passons. En Belgique, un emprunt d’Etat spécifique a été proposé à la population qui semble répondre à l’appel pour un montant cependant limité. En France, le sujet est désormais évoqué : pourquoi ne pas lancer un grand emprunt national ? M. Henri Guaino, proche conseiller de Nicolas Sarkozy, en est un fervent supporteur. Rappelons ainsi qu’il avait affirmé en 2007, avec une rare clairvoyance au regard des évènements actuels dans la zone euro, que la dette publique n’était pas un problème... Selon son raisonnement, l’importante épargne des Français compense la déficience de l’état et peut être mise à contribution pour alimenter le système. Un récent sondage réalisé par Harris Interactive démontre que les Français ne l’entendent toutefois pas ainsi. Selon cette enquête, moins d’un tiers des sondés indiquent qu’ils seraient certainement (6 %) ou probablement prêts (24 %) à acheter de la dette française à des taux équivalents à ceux du marché. Alors que nos ministres n’ont de cesse de critiquer la « rapacité » des marchés financiers qui demandent des rendements en hausse pour prêter aux pays de la zone euro et à la France, que diront-ils de leurs compatriotes qui refusent purement et simplement de souscrire un emprunt ? Ces derniers, qui bénéficient pourtant des largesses du « meilleur système au monde », seront-ils mis au banc des accusés ? La parole est aux ministres.
« bon marché » auprès des investisseurs internationaux, l’Italie et la Belgique ont décidé de faire appel à leurs propres épargnants. Selon Rome, il s’agit de montrer la « confiance que les Italiens ont en leur propre pays » afin « d’améliorer le jugement global des marchés envers l’Italie ». Preuve de la «solidarité nationale», les banques ont accepté de ne facturer aucune commission sur les achats d’obligations effectués par les Italiens lors de la journée d’appel. Reste à savoir si ces derniers ont bien compris ce qui leur était demandé, à savoir acheter sur le marché secondaire les obligations dont les mêmes banques se débarrassent. Mais passons. En Belgique, un emprunt d’Etat spécifique a été proposé à la population qui semble répondre à l’appel pour un montant cependant limité. En France, le sujet est désormais évoqué : pourquoi ne pas lancer un grand emprunt national ? M. Henri Guaino, proche conseiller de Nicolas Sarkozy, en est un fervent supporteur. Rappelons ainsi qu’il avait affirmé en 2007, avec une rare clairvoyance au regard des évènements actuels dans la zone euro, que la dette publique n’était pas un problème... Selon son raisonnement, l’importante épargne des Français compense la déficience de l’état et peut être mise à contribution pour alimenter le système. Un récent sondage réalisé par Harris Interactive démontre que les Français ne l’entendent toutefois pas ainsi. Selon cette enquête, moins d’un tiers des sondés indiquent qu’ils seraient certainement (6 %) ou probablement prêts (24 %) à acheter de la dette française à des taux équivalents à ceux du marché. Alors que nos ministres n’ont de cesse de critiquer la « rapacité » des marchés financiers qui demandent des rendements en hausse pour prêter aux pays de la zone euro et à la France, que diront-ils de leurs compatriotes qui refusent purement et simplement de souscrire un emprunt ? Ces derniers, qui bénéficient pourtant des largesses du « meilleur système au monde », seront-ils mis au banc des accusés ? La parole est aux ministres.
mercredi 16 novembre 2011
La France, en guerre contre les marchés financiers ?
Le saviez-vous ? La France est actuellement en guerre. C’est du moins ce que le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a déclaré lors du « Grand rendez-vous » Europe 1 - i-Télé - Le Parisien. « Nous sommes en guerre contre les marchés dont certains ont décidé que l’euro serait fini dans quelques semaines », a-t-il ainsi lancé. Face aux missiles de Wall Street, aux porte-avions de la City et aux chars du Kabuto Cho, nous avons toutefois et fort heureusement une armée d’élite qui nous protège : les politiques – de droite si l’on écoute M. Le Maire. Voilà la version des faits que l’on nous vend tous les jours. Un mensonge soigneusement ficelé visant à rejeter la responsabilité de la situation actuelle sur un personnage abstrait mais honni : Monsieur Marché. En réponse au ministre de l’Agriculture, M. Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a pour sa part corroboré les dires de son adversaire avant d’ajouter que la droite, « véritable cinquième colonne au service des marchés », était dans le camp opposé. « Quand les marchés financiers ont demandé le recul de l’âge légal sur la retraite, la droite a obtempéré, quand les marchés financiers ont exigé la réduction du périmètre de la Sécu, la droite a obtempéré », a-t-il ainsi expliqué. Finalement, à en croire le Parti socialiste, seuls les politiques de gauche seraient donc capables de nous sauver... à moins qu’il n’y ait jamais eu de guerre, ni d’ennemi à nos portes. Car qui est M. Marché, si ce n’est la masse des investisseurs – des banques mais aussi des épargnants français ! – qui prêtent chaque jour à la France de quoi faire fonctionner son Etat et qui s’inquiètent d’être remboursés selon les conditions promises par ceux qui nous endettent depuis plus de trente ans, à savoir les politiques ? Selon nos protecteurs auto-déclarés, l’ennemi serait celui qui permet au « modèle français » de survivre financièrement. Quelle étrange vision.
mercredi 9 novembre 2011
La baisse inéluctable des dépenses de l'Etat
(achevé de rédiger le 31 octobre 2011) Dans un contexte marqué par la crise profonde de l’endettement, les pouvoirs publics avaient annoncé la mise en place de mesures destinées à restaurer les finances de la maison France dans le cadre de ce qui fut hâtivement baptisé un plan d’économies. Souvenons-nous que sur les 11 Mds € retenus, les économies réalisées par l’état dans le cadre de son fonctionnement quotidien s’élevaient à 1 Md € seulement. Pour le reste, il ne s’agissait que d’une fiscalisation accrue. Nous avions évidemment regretté le manque de volontarisme de nos gouvernants et le mauvais tour qu’ils jouaient une fois encore aux épargnants et aux entrepreneurs. Qu’importe, ce plan était adapté à la situation, nous martelait-on. Or, il apparaît que celle-ci s’est encore nettement dégradée depuis l’été. La France serait ainsi entrée en récession tandis que les prévisions de croissance établies par les économistes non-rétribués par l’argent public font froid dans le dos. Le triple A de notre pays est en danger, comme le laisse entendre l’agence de notation Moody’s, sans que l’on comprenne toujours comment l’Hexagone peut encore en bénéficier. Bref, les 11 Mds € ne représentent plus grand chose face à l’accroissement à venir de notre endettement. Les recettes fiscales devraient chuter en 2012 de 5 Mds € à 17 Mds €, nous assure-t-on, tandis que le plan de sauvetage de la Grèce nous coûtera quelques dizaines de milliards supplémentaires. Dans un tel contexte, le programme économique du PS semble totalement hors de propos et devrait, en toute logique, être profondément amendé. Du côté de l’UMP, rien n’a encore filtré alors que le candidat naturel ne s’est pas encore déclaré. Mais déjà, des voix se font entendre, lesquelles réclament une hausse de l’impôt sur les société, la création d’un taux intermédiaire de TVA, un énième rabotage des niches fiscales, une convergence de la fiscalité qui pèse sur les revenus du capital et ceux du travail... La crise a été générée par les banques et les riches, nous assène-t-on quotidiennement. Pourquoi chercher plus loin alors, même si ces « solutions » ont par le passé prouvé leur inefficacité et leur dangerosité ? D’ailleurs, l’état ne dispose d’aucune latitude, comme le soulignait dernièrement Dominique Bussereau, ancien ministre du Budget, et d’autres avant lui. Les dénégations restent donc d’usage, période électorale oblige, mais ceux qui gouverneront la France à compter de l’été 2012 n’auront pas d’autre choix que de s’attaquer au versant dépenses du budget de l’état. Et il s’agira là tout autant d’une nécessité que d’un devoir.
Votre Conseiller Patrimonial n° 14 est sorti
Au sommaire du numéro 14 (début novembre)
Eclairage : Budget 2012 : retrouvez les derniers éléments dévoilés, à savoir la contribution des hauts revenus, les aides à la performance énergétique, la fin du Scellier, etc.
Actualité : liste des Sofica agréées, PTZ+, bonus-malus automobile, pistes de réflexion pour une imposition encore accrue des hauts revenus, filière équestre, etc.
Jurisprudence : imposition en France des associés non résidents de sociétés de personne, donation-partage et responsabilité du notaire, réticence dolosive d'un banquier, ISF et biens professionnels, etc.
Fiche : Le Plan d'Epargne Logement (PEL) : versements et retraits, rémunération, prime d'Etat, durée de vie, fiscalité, conditions de prêts, transfert du plan et donation.
Placements : Bourse : la lourdeur reste de mise malgré l'annonce d'un nouveau plan de sauvetage de la zone euro. Marché obligataire : les obligations des Etats les plus solides ont vu leur rendement s'écrouler.
Questions/réponses : assurance-vie ou portefeuille boursier classique ? Assurance-vie : avance ou rachat partiel ? Etudiant et cotisations sociales. Divorce et solidarité fiscale.
Eclairage : Budget 2012 : retrouvez les derniers éléments dévoilés, à savoir la contribution des hauts revenus, les aides à la performance énergétique, la fin du Scellier, etc.
Actualité : liste des Sofica agréées, PTZ+, bonus-malus automobile, pistes de réflexion pour une imposition encore accrue des hauts revenus, filière équestre, etc.
Jurisprudence : imposition en France des associés non résidents de sociétés de personne, donation-partage et responsabilité du notaire, réticence dolosive d'un banquier, ISF et biens professionnels, etc.
Fiche : Le Plan d'Epargne Logement (PEL) : versements et retraits, rémunération, prime d'Etat, durée de vie, fiscalité, conditions de prêts, transfert du plan et donation.
Placements : Bourse : la lourdeur reste de mise malgré l'annonce d'un nouveau plan de sauvetage de la zone euro. Marché obligataire : les obligations des Etats les plus solides ont vu leur rendement s'écrouler.
Questions/réponses : assurance-vie ou portefeuille boursier classique ? Assurance-vie : avance ou rachat partiel ? Etudiant et cotisations sociales. Divorce et solidarité fiscale.
jeudi 20 octobre 2011
Mais quelle simplification ?
Simplifier le droit est une nécessité alors que le nombre de règlements n’a de cesse d’enfler. Ainsi, une récente étude menée par les services du Conseil d’Etat révélait que 37 % des articles du droit fiscal avaient été remaniés en seulement deux années. Le coût que cette inflation législative fait peser sur les entreprises et les particuliers est évidemment conséquent. Louons donc nos parlementaires lorsque ces derniers décident de simplifier les normes. Mais méfions-nous malgré tout de leurs intentions. Ainsi, et à l’occasion d’une récente proposition de loi relative à la simplification du droit, nos parlementaires ont décidé de s’attaquer au bulletin de salaire, jugé trop complexe car pouvant « compter jusqu’à trente lignes [...] ». Ils se sont fixés comme objectif d’en supprimer ou regrouper environ la moitié. Et – ô merveille ! – proposent de réunir dans une seule et même rubrique les cotisations pour le chômage, les retraites complémentaires et la Sécurité sociale (ainsi que les aides à l’emploi et les exonérations de cotisations). Ainsi, nul ne pourra plus identifier ce qui est versé au titre de sa (ou plutôt « la ») retraite et ce qui vient alimenter le budget de la Sécurité sociale. S’agit-il vraiment là d’une simplification ? Est-ce un pas en avant vers une meilleure compréhension de ce fameux système français, censé relever de la perfection ? Pas vraiment... Gageons qu’une « petite » hausse des prélèvements passera dès lors presque inaperçue... Mais ce ne sont là évidemment que conjectures. Nombre de nos concitoyens estiment déjà que la santé est gratuite en France, ou très peu coûteuse. Ce qui est évidemment faux. Avec une telle modification du bulletin de paie, ils seront vraisemblablement plus nombreux encore à croire en ce mythe. Rêvons alors à ce qui constituerait une véritable simplification, tout en possédant un aspect indéniablement didactique. Serait versé au salarié l’intégralité de son salaire, charges sociales comprises, afin qu’il paie par la suite ses cotisations. Voilà qui permettrait de faire prendre conscience à chacun du vrai coût de la santé en France, qui nous responsabiliserait assurément et simplifierait le bulletin de salaire.
mercredi 19 octobre 2011
Vers une régulation des flux de capitaux internationaux
La réunion vendredi 14 et samedi 15 octobre à Paris des ministres des Finances du G20 a débouché sur un accord concernant la régulation des flux « spéculatifs » de capitaux vers les pays émergents. Actuellement, les écarts de taux d’intérêt débouchent sur d’importants déséquilibres au niveau mondial. Les investisseurs profitent des taux d’intérêt particulièrement bas proposés dans les pays occidentaux (de 0,25 % à 2 %) pour emprunter des liquidités qu’ils vont placer dans les pays émergents où les taux vont de 5 % à 10 %. Ces afflux de capitaux conduisent à une appréciation des devises émergentes, à une perte de compétitivité et à un regain d’inflation dans les pays concernés, ce qui conduit ces derniers à réclamer le droit de contrôler les flux entrants. La régulation serait la solution, à en croire les responsables politiques. Aucun n’admettra pourtant que c’est justement la régulation des taux d’intérêt par les banques centrales qui conduit, en amont, à de tels déséquilibres...
mercredi 21 septembre 2011
L'édito de Votre Conseiller Patrimonial (n° 13) : La réforme ? Quelle réforme ?
Le gouvernement a dévoilé « un plan d’économies » afin de réduire le déficit public et de préserver la crédibilité de la France auprès de ses créanciers. Voilà du moins ce qu’il a affirmé et ce qui a été consciencieusement repris par les media. Malheureusement, il s’agit là d’un mensonge éhonté qui relève plus du plan de communication que d’une quelconque rigueur, mot honni s’il en est. Pour réaliser des économies, il convient en effet de tailler dans les dépenses. Or, le plan Fillon a dévoilé plus de 10 Mds € de nouvelles recettes pour une réduction des dépenses limitée à 1 Md €.
Lorsque le gouvernement rabote une niche fiscale, il ne fait aucune économie. Il augmente tout simplement la pression fiscale. Sauf à croire que tout appartient par défaut à l’état et que les revenus qu’il veut bien nous laisser représentent pour lui des « dépenses ». Lorsque le gouvernement augmente une énième fois les prélèvements sociaux, il ne résout aucun problème structurel mais fait appel aux vieilles recettes qui ont démontré toute leur inefficacité. La situation budgétaire de notre pays est là pour en témoigner. Lorsqu’il dit vouloir taxer les plus-values immobilières, il ne démontre aucune stratégie économique. Il fait en revanche preuve d’opportunisme, l’idée étant pour lui de capter une partie de la richesse liée à l’envolée des prix de la pierre. Enfin, lorsque le gouvernement annonce vouloir taxer les parcs d’attractions pour finalement se rétracter sous la pression de quelques députés, il démontre qu’il ne tient aucun cap et qu’il navigue à vue. A moins de dix mois de l’élection présidentielle, la politique prime sur les réformes qui assainiraient notre système. Souvenons-nous ainsi que pour 200 Mds € de recettes, l’Etat a dépensé 292 Mds € en 2010. Le taux français des prélèvements obligatoires étant l’un des plus élevés au monde, le salut ne peut bien évidemment venir que d’une réduction des dépenses. Dans ces conditions, le résultat du Plan Fillon est d’ores et déjà connu : les objectifs financiers ne seront pas atteints. Les investisseurs, que l’on pointe du doigt mais auprès de qui nous souhaitons emprunter, ne sont pas dupes.
Attendrons-nous ainsi d’être rappelés à l’ordre par les agences de notation ? Il ne s’agit plus de taxer les riches pour défendre un vague concept de justice sociale ou d’éviter de réduire les dépenses pour soi-disant préserver les plus pauvres. La priorité, c’est de réduire le poids de l’Etat qui n’a cessé d’enfler au point de provoquer sa propre faillite et de détruire l’épargne des ménages français.
Attendrons-nous ainsi d’être rappelés à l’ordre par les agences de notation ? Il ne s’agit plus de taxer les riches pour défendre un vague concept de justice sociale ou d’éviter de réduire les dépenses pour soi-disant préserver les plus pauvres. La priorité, c’est de réduire le poids de l’Etat qui n’a cessé d’enfler au point de provoquer sa propre faillite et de détruire l’épargne des ménages français.
Votre Conseiller Patrimonial n°13 est sorti
Au sommaire du numéro 13 (mi-septembre)
Eclairage : la réforme Fillon : contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, nouveau coup de " rabot " sur les niches fiscales, durcissement de la fiscalité des plus-values immobilières, etc.
Actualité : déclaration d'ISF, réforme du dispositif Malraux, prolongation du Scellier, rabotage du Bouvard, projet de taxe sur les transactions financières, taxe sur les loyers "abusifs", etc.
Jurisprudence : découvert et dates de valeurs, SCI et option fiscale, Scellier et monuments historiques, renonciation à une assurance-vie souscrite au nom d'un mineur, encadrement des frais prélevés sur les fonds ISF, etc.
Fiche : retour sur les OPCVM. Quels sont les différents types ? Comment investir ? Dans quel but ? Quels sont les frais et la fiscalité appliqués sur ces produits de placement ?
Placements : Bourse, la période estivale s'est soldée par un krach sur les marchés d'actions. Immobilier, les prix commencent à s'orienter à la baisse, dans un contexte marqué par la frilosité des banques.
Questions/réponses : plus-value immobilière et date de vente du bien, immobilier et ISF, mineur et compte titres, plus-value sur titres après huit ans, etc.
Eclairage : la réforme Fillon : contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, nouveau coup de " rabot " sur les niches fiscales, durcissement de la fiscalité des plus-values immobilières, etc.
Actualité : déclaration d'ISF, réforme du dispositif Malraux, prolongation du Scellier, rabotage du Bouvard, projet de taxe sur les transactions financières, taxe sur les loyers "abusifs", etc.
Jurisprudence : découvert et dates de valeurs, SCI et option fiscale, Scellier et monuments historiques, renonciation à une assurance-vie souscrite au nom d'un mineur, encadrement des frais prélevés sur les fonds ISF, etc.
Fiche : retour sur les OPCVM. Quels sont les différents types ? Comment investir ? Dans quel but ? Quels sont les frais et la fiscalité appliqués sur ces produits de placement ?
Placements : Bourse, la période estivale s'est soldée par un krach sur les marchés d'actions. Immobilier, les prix commencent à s'orienter à la baisse, dans un contexte marqué par la frilosité des banques.
Questions/réponses : plus-value immobilière et date de vente du bien, immobilier et ISF, mineur et compte titres, plus-value sur titres après huit ans, etc.
vendredi 2 septembre 2011
Les euro-obligations, une solution perdante pour tous ?
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM7ati3e-Ol34JazA_67-k2_zZW3KVp0nO63Hinf8nhWWalxRW4U5N9FWLkjo6xeWFSjirlB6j5dOcXz-jZJjnKInVA352TQLTQ2ISpWg3Rd3umQY4yoHFqED9bz423Z27bzvsDzy6jjz3/s200/Europe.jpg)
Or, quelle serait la première conséquence des euro-obligations ? L’Allemagne et la France, qui font office de
« refuge » aujourd’hui, verraient leurs taux progresser et deviendraient les grands perdants de l’opération. Leur marge de manœuvre est pourtant mince : la charge de la dette est déjà le second poste de dépenses de la France, dans un contexte de taux pourtant très favorable. Alors que la zone euro dispose d’une politique monétaire commune mais de politique budgétaire propre à chaque pays, il serait en outre présomptueux de penser que l’Union pourra contrôler et limiter les déficits de chacun, notamment lors des changements de majorité. Pourquoi la règle d’or serait-elle respectée alors que les critères de Maastricht ne l’ont jamais été ? Mutualiser, c’est dédouaner de toute responsabilité. Le désendettement est un processus douloureux. Sans la menace d’une faillite, les pays contraints à se désendetter seront beaucoup moins motivés pour agir.
« refuge » aujourd’hui, verraient leurs taux progresser et deviendraient les grands perdants de l’opération. Leur marge de manœuvre est pourtant mince : la charge de la dette est déjà le second poste de dépenses de la France, dans un contexte de taux pourtant très favorable. Alors que la zone euro dispose d’une politique monétaire commune mais de politique budgétaire propre à chaque pays, il serait en outre présomptueux de penser que l’Union pourra contrôler et limiter les déficits de chacun, notamment lors des changements de majorité. Pourquoi la règle d’or serait-elle respectée alors que les critères de Maastricht ne l’ont jamais été ? Mutualiser, c’est dédouaner de toute responsabilité. Le désendettement est un processus douloureux. Sans la menace d’une faillite, les pays contraints à se désendetter seront beaucoup moins motivés pour agir.
jeudi 21 juillet 2011
Trop de finance ? Non, trop de politique !
Depuis plusieurs années, il est de bon ton d’affirmer que la politique, faiseuse reconnue de miracles et de bienfaits pour l’humanité, a été contrainte de s’effacer face au monde obscur de la finance. Et d’en conclure que les crises successives que nous traversons sont la conséquence directe de cette mainmise des golden boys de Wall Street sur la marche des affaires. En son temps, François Mitterrand dénonçait «toutes les puissances de l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes !». Ses successeurs, de droite comme de gauche, en sont toujours là. Qu’il est aisé de dénigrer l’argent lorsque l’on appartient à une caste de privilégiés... Nos problèmes actuels viendraient donc de l’incapacité de nos politiques à se faire entendre et la solution résiderait dans le retour de l’Etat. Dans les couloirs du pouvoir, on en vient à rêver d’un Etat qui serait en mesure de dépenser plus pour subvenir aux besoins de tous, de taxer plus pour garantir la «justice sociale» et de réguler plus pour éviter les déséquilibres causés par la finance. Mais au fait, n’est-ce pas justement cette vision «idyllique» qui conduit aujourd’hui l’Europe au bord de la faillite ? Nos politiques, qui font si peu de cas de l’argent, n’ont-ils pas dépensé jusqu’à hypothéquer l’avenir de plusieurs générations ? N’ont-ils pas taxé et surtaxé au point d’asphyxier notre économie et d’entretenir un chômage de masse ? N’ont-ils pas construit une Europe régulée sur des bases rigides, déséquilibrées et dénuées de toute logique économique ? Le capitalisme «sauvage» est un mythe. Le capitalisme politique, fait de connivences et dans lequel les dirigeants des grandes banques sont tous issus des élites administratives, est une réalité. Contrairement à ce que nos media abreuvés de subventions publiques et incapables de s’affranchir de leurs scotomisations cherchent à nous faire croire, le désastre actuel n’est pas lié à un excès de finance. Ce n’est pas «l’argent» qui a ruiné et corrompu l’Europe mais la politique.
mercredi 20 juillet 2011
Les agences de notation : "forcément coupables"
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lundi 18 juillet 2011
L'édito de Votre Conseiller Patrimonial (n°12) : le mot en "R"
Aux Etats-Unis, « récession » est un terme qu’aucun responsable politique ne souhaite prononcer. Les récessions sont jugées inavouables dans un pays qui a presque fait de la croissance un « style de vie ». S’amusant de ces pudeurs langagières, des commentateurs ont trouvé un moyen pour le moins astucieux de contourner cette difficulté. « Récession » est donc devenu « le mot en R »... Tous savent de quoi il s’agit, mais qu’importe ! La France possède également son « mot en R ». Mais le « R » du mot qui doit être tu renvoie ici à « rigueur » et non plus à « récession ». Dans l’Hexagone, le terme « rigueur » est donc consciencieusement passé sous silence. Plus grave, toute politique qui emprunterait à la « rigueur » est considérée comme tabou. Et qu’importent les nécessités du moment : « la politique ne consiste pas à régler les problèmes mais à éviter qu’on en parle », disait en son temps Henri Queuille. Face à la crise qui touche l’Europe, asphyxiée par un endettement public que tout responsable sait ne plus être soutenable, le discours de vérité qui consisterait à s’attaquer aux dépenses de l’Etat est occulté par les membres de la classe politique française, quel que soit leur positionnement sur l’échiquier. Alors que nos voisins s’attaquent en toute logique aux dépenses de l’Etat, pour ceux qui avaient encore tardé à le faire, les responsables politiques français décident, une fois encore, de faire cavalier seul. Là où l’Italie annonce un plan de rigueur portant sur 40 Mds €, la France se contente de raboter quelques niches fiscales afin d’augmenter les recettes et poursuivre ses maigres efforts en termes de dépenses dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP). L’objectif reste d’ailleurs le même : geler les dépenses de l’Etat par rapport à leur tendance « naturelle » qui les conduit à s’apprécier encore et encore. En d’autres termes, maintenir les dépenses publiques sur le niveau qui est le leur. Quel volontarisme ! François Baroin, notre nouveau ministre de l’économie, a d’ailleurs tenu à rassurer les parlementaires : il n’y aura pas en 2012 de grandes mesures d’économies sur les dépenses de l’Etat. Quant à couper dans les interventions de ce dernier, nous en sommes évidemment bien loin. La France fait donc le dos rond en espérant être épargnée par l’orage qui gronde à ses portes. Cette posture est évidemment liée aux enjeux électoraux à venir. Mais pas seulement. Les Français ne veulent pas entendre parler d’économies, c’est un fait. Compte tenu de nos finances, ils entendront alors très prochainement parler d’impôts.
Votre Conseiller Patrimonial n°12 est sorti
Au sommaire du numéro 12 (mi-juillet) :
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Actualité : hausse du droit de partage, exit tax, foncier non-bâti, assurance-vie et droits de succession, assurance-vie et démembrement de la clause bénéficiaire, réduction sur les donations, etc.
Jurisprudence : recel de communauté et charge de la preuve, donation-partage et réduction, mandat de protection future, déficit foncier ainsi que le lexique des termes employés.
Fiche : Alors que la viabilité du système de retraite par répartition apparaît de plus en plus compromise, il convient de se tourner vers les produits d’épargne retraite. Après le Perco, retour sur le Perp.
Placements : Les inquiétudes liées à la crise de la dette européenne continuent de secouer régulièrement les Bourses comme les marchés obligataires. Retour sur le marché de l’art.
Questions/réponses : assurance-vie et démembrement de la clause bénéficiaire, assurance-vie et dettes publiques, ISF et valorisation d’un bien en construction.
vendredi 1 juillet 2011
Les maturités de la dette grecque
Voici un document publié par Reuters et qui résume la situation en un clin d'oeil. L'objectif de la troïka ? Tenir jusqu'en 2014. D'ici là, trois des quatre plus grosses échéances auront été remboursées. Dans les faits, les banques auront réduit leur exposition... et les Etats l'auront accru ! Le défaut partiel de la dette grecque pourra alors se faire principalement aux dépends du contribuable européen et non plus des banques.
mercredi 22 juin 2011
Elections 2012 : l'économie sacrifiée sur l'autel de la politique ?
La campagne pour les élections présidentielles de 2012 est lancée. Pour le savoir, il est inutile de se reporter à un quelconque calendrier. Il suffit en revanche de s’intéresser aux déclarations de nos responsables politiques et notamment à ces fameux éléments de langage, pensés par leur équipe de communicants et n’ayant d’autre but que de marquer, ou plutôt manipuler, les esprits. Nous avons donc tendu l’oreille et qu’avons-nous entendu au cours de la semaine passée ? Régulation, démondialisation et planification. Tout un programme. Le premier à se distinguer n’est autre que notre Président de la République. Ce dernier a frappé très fort en comparant les opérateurs financiers sur les marchés de matières premières à des « mafieux ». « Le mot régulation n’est pas tabou », a-t-il ajouté, avant d’indiquer vouloir « faire le ménage ». Sans préciser s’il utiliserait un Kärcher... Dans la foulée, son Premier ministre s’est attaqué dans Nice-Matin aux « rémunérations exorbitantes » de certains dirigeants. « Choqué » par les montants, M. Fillon souhaiterait que les entreprises « se régulent elles-mêmes ». Mais « si elles ne le font pas, nous serons obligés d’intervenir », a-t-il affirmé avant d’évoquer un dispositif qui consisterait à surtaxer ces entreprises. Face à une telle offensive de la part de la droite, la gauche s’est logiquement vue contrainte de surenchérir. Arnaud Montebourg a ainsi défendu sur RTL « son » autre voie : « la démondialisation » qui consiste à « mettre des règles là où l’on a abandonné toute forme de règle ». Dans les faits, le candidat à la primaire socialiste propose un retour au protectionnisme, ni plus, ni moins. Dans ce contexte, les propositions de Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Parti de Gauche et des communistes, en deviendraient presque banales : l’ex-socialiste a évoqué sur TF1 « le partage des richesses » et « la planification écologiste » (ce dernier adjectif ajoute une touche résolument positive), le tout devant être appliqué « avec une main de fer ». Il reste 305 jours d’ici le premier tour de la présidentielle 2012. Jusqu’où iront-ils ?
vendredi 17 juin 2011
Faut-il vendre des actifs pour réduire la dette ?
Selon les rapports budgétaires publiés par Bercy, les cessions immobilières de l’Etat ont rapporté 502 M € en 2010. C’est à la fois beaucoup et trop peu. Beaucoup car le processus de vente valorise mieux qu’auparavant (environ 21 % de plus que la valeur vénale) les biens cédés. Ainsi, l’état a davantage eu recours aux appels d’offres : 50 % des immeubles cédés pour plus de 2 M € ont été concernés contre 15 % en 2009. Mais c’est également trop peu puisque l’objectif de cessions avait initialement été fixé à 900 M €... Ce n’est pas véritablement nouveau : déjà en 2008, les produits de cessions avaient été de 60 % inférieurs aux objectifs. Dommage, nous direz-vous, tant nos finances publiques exsangues auraient besoin de ces rentrées... Sauf que ces cessions ne servent aucunement à réduire la dette de la France ! Il s’agit là d’une aberration mais c’est bien ce qui ressort des rapports budgétaires. Globalement, le fruit de ces cessions est en effet reversé aux ministères pour financer leurs dépenses d’investissements immobiliers. Selon la loi, seuls 15 % des produits de cessions doivent aller au désendettement de l’état. L’objectif est pour le moins atteignable... et pourtant, là encore, la France le manque régulièrement. En 2010, 50 M € sur 502 M € (soit 10 %) ont servi à réduire la dette du pays qui atteint, rappelons-le, 1 650 Mds €. Une goutte de rigueur dans un océan de laisser-aller. Faut-il donc vendre les actifs immobiliers publics pour réduire la dette ? Certainement. Mais la méthode est pour le moins à revoir...
mardi 14 juin 2011
Un destin commun
La crise de la dette en zone euro fait craindre le pire aux investisseurs et aux responsables économiques. Le «risque systémique» est plus particulièrement évoqué : concrètement, la défaillance d’un pays pourrait entraîner la faillite de ses voisins ou provoquer la chute en série d’établissements bancaires du Vieux Continent. Compte tenu de la taille très limitée de l’économie grecque, une faillite d’Athènes ne semble pas en mesure de provoquer un tel enchaînement de catastrophes. Un effondrement de l’Espagne aurait en revanche un tout autre impact. Le dernier rapport de la Banque centrale espagnole nous rappelle ainsi que la France serait la première touchée en cas de banqueroute puisque 26 % de la dette émise par Madrid est détenue par des investisseurs français. Dans le détail, il ressort même que 12 % de la dette ibérique a été émise auprès de l’état français. Un défaut espagnol aurait donc des conséquences catastrophiques pour la santé de nos établissements financiers mais aussi pour celle de nos finances publiques. Cette sur-exposition ne date pas d’hier : en 2000, la France était déjà le premier créancier de l’Espagne. Mais alors que l’Allemagne, le Bénélux et le reste de l’Europe ont réduit leur exposition en dix ans, la France et ses banques ont continué de l’accroître, même après l’exercice 2008. Est-ce là le fruit d’une volonté politique ou s’agit-il d’une erreur stratégique ? Peut-être un peu des deux. Espérons toutefois que nous n’aurons pas à en payer le prix.
mercredi 25 mai 2011
La Belgique : une expérience utile
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jeudi 12 mai 2011
Les particuliers se détournent des actions. Un bon signe ?
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mercredi 11 mai 2011
Quand la Chine interdit les hausses de prix
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Incapable de maîtriser l’afflux de liquidités et le crédit, Pékin s’en remet aux méthodes les plus expéditives et les moins efficaces : le contrôle des prix (qui, tout le monde le sait, ne conduit bien sûr à aucune « distorsion de marché » ...). La lutte contre l’inflation, un enjeu politique pour le pouvoir central, prend décidément un mauvais tournant dans ce pays.
vendredi 29 avril 2011
Des économies qui n'en sont pas !
A écouter nos dirigeants politiques, la réduction des dépenses de l’Etat constitue une priorité dans la lutte contre les déficits. Mais dans les faits, est-ce le cas ? Lorsque l’on veut s’attaquer au volet des dépenses, il est inévitable d’évoquer les salaires des fonctionnaires. Ces derniers représentent en effet 31 % du budget de l’Etat, hors charges de la dette et pensions de retraite qui ne sont pas à proprement parler des dépenses de fonctionnement. Très volontaire dans son discours, le gouvernement a ainsi annoncé avoir gelé le point d’indice qui sert de base de calcul à la rémunération des fonctionnaires. Dans le même temps, il a réaffirmé le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, ce qui se traduira, selon lui, par 30 000 suppressions de postes. L’objectif est de réduire la masse salariale de 82,7 Mds € en 2011 à 81,7 Mds € en 2013, soit 1,2 % en deux ans. Voilà pour l’ambition...
Qu’en est-il donc réellement ? Pour commencer, annoncer le gel du point d’indice ne signifie pas que les salaires n’augmenteront pas. Il s’agit là d’un simple coup politique puisque ce n’est pas le point d’indice qui détermine les principales augmentations, mais l’ancienneté. Hors point d’indice, les hausses ont ainsi été en moyenne de 3 % par an dans le secteur public ces dernières années. Pour ce qui est des suppressions de postes, la réalité est sans commune mesure avec l’annonce, comme le souligne la Cour des Comptes. Rappelons en effet que l’Etat s’est engagé à redistribuer aux fonctionnaires 50 % des économies générées par les suppressions de postes. Or, qu’apprend-on dans le dernier rapport des magistrats de la rue Cambon à ce sujet ? Que ces rétrocessions ont approché en moyenne 81 % en 2010. Au ministère de l’Intérieur, la redistribution a même dépassé le montant des économies ! Bien sûr, Bercy a préparé sa défense : le dérapage de la masse salariale est lié à une erreur dans les prévisions des départs à la retraite. Et nous qui, bêtement, nous inquiétions de ce dérapage... Nous pouvons donc finalement dormir sur nos deux oreilles, les économies arriveront un jour. Cette fois, c’est promis.
jeudi 28 avril 2011
La Grèce a raté le coche
« La Grèce résoudra en profondeur ses problèmes non pas en restructurant la dette, mais en restructurant le pays ». Voici donc comment le Premier ministre grec a accueilli les rumeurs d’une prochaine restructuration. Il s’agit là d’une déclaration volontaire et qui fait sens. Hélas, la crédibilité de celui qui l’énonce nous retire toute illusion. Voici un peu plus d’un an, nous nous faisions pourtant optimistes quant au potentiel de redressement du pays. C’était sans compter sur la lâcheté des politiques et leur incroyable absence d’intérêt pour l’avenir de leurs compatriotes.
Les ponce pilate des temps modernes
En 2010, la Grèce a fait des efforts.
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La restructuration est intégrée par les marchés
Dans ces conditions, une restructuration de la dette hellénique semble désormais inévitable. Si les politiques affirment le contraire, les marchés l’ont déjà intégrée : les obligations grecques affichent en effet une décote de 50 % tandis que les emprunts à 30 ans résistent mieux que ceux dont la maturité est inférieure à 3 ans. En réalité, les investisseurs sont déjà passés à l’étape suivante. Selon une récente étude de Citi, la restructuration constitue un moindre mal à court terme. Si les créanciers n’acceptent pas maintenant un « haircut » (un défaut partiel) à hauteur de 52 % afin de ramener le déficit du pays à 90 % du PIB (contre plus de 150 % actuellement), la banque américaine estime qu’ils devront subir une perte de 70 % en 2015... afin d’obtenir le même résultat. Pour la Grèce, la restructuration constitue également la seule solution pour réduire le poids des intérêts et affronter la fin en 2013 de l’aide concoctée par le FMI et l’Union européenne. Concrètement, ces derniers devraient d’ailleurs bientôt montrer la voie en acceptant une baisse du taux d’intérêt imposé à Athènes et un rallongement de la durée de remboursement.
Les banques européennes seront bien évidemment touchées par une restructuration. Le renforcement récent des fonds propres précédant l’instauration des ratios de Bâle III devrait toutefois permettre au secteur d’encaisser le choc. à plus long terme, de telles pertes vont conduire les établissements à plus de prudence, ce qui aura indirectement pour effet de réduire l’accès à la dette pour les autres états européens. Ces derniers devront enfin prendre des mesures de rigueur. Une bonne chose !
Retrouvez les performances de nos conseils boursiers en consultant notre bilan du 1er trimestre.
mardi 12 avril 2011
Atlas Shrugged : le film, enfin !
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mercredi 30 mars 2011
Partage des profits : faux constat et fausse solution
En basant sa réflexion sur un faux constat, l’exécutif ne peut apporter que de mauvaises solutions à ce qu’il considère d’ailleurs à tort comme un problème. Ces solutions pourraient en outre se révéler néfastes selon le principe désormais classique du « ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas ». Las, la rationalité et le raisonnement ne sont pas de mise dans le sujet du « partage des profits ». Souvenez-vous, le Président de la République avait évoqué en 2009 la règle des trois tiers : un tiers des bénéfices pour les actionnaires, un tiers pour les salariés et un tiers pour les investissements. Et ce au prétexte que la part des profits versée aux actionnaires aurait fortement augmenté ces dernières années, au détriment de celle allouée aux salariés. Aucune étude ne démontre ce qui est considéré comme un fait « insupportable », pour reprendre les propos de Nicolas Sarkozy. Pour la simple raison que les dividendes, les salaires et l’investissement ne peuvent être tout simplement comparés de part les réalités totalement différentes auxquelles ils renvoient. Notons par ailleurs que les rémunérations ne représentent pas un, mais plutôt deux tiers de la valeur ajoutée des entreprises, comme l’a souligné Jean-Philippe Cotis, directeur général de l’Insee. Conviendrait-il alors de « baisser » les salaires pour se conformer au dogme élyséen des trois tiers ? Tout cela n’est donc pas très sérieux et répond à une nécessité électoraliste. Pour autant, Xavier Bertrand, le ministre du Travail, est dernièrement revenu sur le sujet. S’il n’a pas repris à son compte la solution préconisée par Nicolas Sarkozy, ce dernier entend cette fois lier l’évolution de la participation au sein des entreprises au montant des dividendes distribués. Là encore, l’exécutif compare deux choses qui ne peuvent l’être. Et oublie, par ailleurs, qu’il a en trois ans fiscalisé les versements aux salariés entrant dans le cadre de la participation de manière croissante (impôt nul en 2008, puis de 2 % en 2009, de 4 % en 2010 et de 6 % en 2011). Certaines rumeurs font état d’une fiscalité rehaussée à 19 % sur les montants distribués dès l’année prochaine, comme le préconise d’ailleurs la Cour des comptes... Faites ce que je dis, pas ce je fais. Par ailleurs et en contraignant les entreprises à accroître les montants versés aux salariés dans le cadre de la participation, le gouvernement parviendrait in fine à augmenter l’assiette de l’impôt pesant sur cette dernière. Du « grand art », sous couvert évidemment de justice sociale et de juste redistribution des fruits de la croissance...
jeudi 24 mars 2011
Les collectivités locales ne veulent pas payer
Regroupés au sein d’une association, neuf élus de la République ont décidé de conduire des actions judiciaires contre les banques qui ont permis à leurs collectivités de contracter des emprunts toxiques. Ces élus reprochent aux établissements d’être aujourd’hui « intraitables » et de traîner des pieds pour renégocier des charges d’emprunts devenues « excessives ».
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Confrontés à ce phénomène, les responsables politiques des collectivités concernées ne veulent donc pas payer. Mais qui sont-ils ? Il est intéressant de constater que ce sont les élus communistes de Seine Saint-Denis qui ont été les plus grands amateurs d’emprunts structurés... Ceux-là mêmes qui se font les plus virulents contre les marchés financiers et leurs produits dits complexes. Les banques seraient donc responsables ? Mais qui est en charge de la gestion publique ? Qui a tiré profit, pendant un temps, de la comptabilité opaque des collectivités qui permet de ne pas provisionner les pertes latentes et ainsi de masquer la réalité aux contribuables ? Qui a basé les prévisions budgétaires des collectivités sur la base d’un taux bonifié qui serait, on ne sait pourquoi, devenu la normalité ? Personne n’est venu forcer la main de ces élus dont l’impéritie n’a d’égal que leur mauvaise foi. Cette manœuvre judiciaire n’a d’ailleurs qu’un objectif : éviter que l’attention du public ne se porte sur les vrais coupables...
mercredi 23 mars 2011
Comme tous les ans
Comme tous les ans, les entreprises du CAC 40 publient leurs comptes au titre de l’exercice qui vient de s’achever. Comme tous les ans, ces profits s’élèvent à plusieurs milliards d’euros, soit 82,6 Mds € pour l’année qui nous occupe contre 47 Mds € en 2009, au plus fort de la crise. Comme tous les ans, la presse titre sur ce fait presque purement comptable et cherche à en faire un évènement lourd de sens, la « palme » revenant à L’Humanité qui ose un « Comment le CAC 40 pille la France ». Comme tous les ans, Total et d’autres grandes sociétés sont pointées du doigt par les démagogues de tout bord au motif que le montant de leurs bénéfices relèverait de l’indécence, voire de la spoliation. Comme tous les ans, ces derniers feignent d’oublier que les bénéfices financent les investissements et les emplois, directs ou indirects et qu’ils rémunèrent les propriétaires légitimes du capital. 72 635 postes sont à pourvoir en 2011 dans les sociétés composant l’indice parisien de référence (source : sociétés). Comme tous les ans, les tenants du jusqu’au-boutisme étatique réclament l’instauration d’une taxe additionnelle sur les bénéfices sous couvert de « justice sociale » et de « juste répartition » des fruits de la croissance qu’ils s’escriment pourtant à combattre. Comme tous les ans, les entreprises du CAC 40 verseront des dividendes, soit environ 40 Mds € en 2011 au titre des profits réalisés en 2010 pour un taux de redistribution des profits de 45 %. Comme tous les ans, le montant de ces derniers sera là encore mis en avant par ceux qui désirent opposer les actionnaires – de véritables milliardaires comme le laisserait entendre le montant vu plus haut – aux salariés. Comme tous les ans, aucun de ces parangons de vertu ne sera en mesure de calculer le rendement moyen de l’indice, à savoir 3,8 %. Comme tous les ans, il sera aisé de comparer ce taux de rémunération à celui garanti du Livret A, soit 2 % depuis le 1er février, et de juger que le risque est vraiment bien peu considéré, a fortiori lorsque l’on se penche sur le parcours chaotique des actions ces dernières années. A l’année prochaine...
mercredi 9 mars 2011
Les réserves chinoises de pétrole ? Quelles réserves ?
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L’ex-Empire du Milieu ne communique pas officiellement sur l’état de ses réserves. Alors qu’il importe 55 % de ses besoins en or noir, des stocks aussi minces constituent, si ces informations sont exactes, une menace importante. Dans un contexte marqué par une raréfaction de l’offre, les besoins de la Chine devraient inévitablement soutenir la hausse des cours. Et donc de l’inflation...
vendredi 4 mars 2011
Les marchés émergents (BRIC) ont-ils encore le vent en poupe ?
Sur les marchés occidentaux, les troubles politiques frappant le Maghreb et le Moyen-Orient ont déclenché une consolidation. Cette dernière, qui était par ailleurs techniquement devenue inévitable, demeure pour l’instant modérée. Sur les places émergentes, les conséquences des révoltes tunisienne, égyptienne, libyenne ou encore bahreinie s’avèrent en revanche d’ores et déjà bien plus importantes. Au-delà des considérations propres au marché pétrolier (va-t-on assister à une rupture de l’approvisionnement ?) ou aux entreprises (quid des investissements réalisés et des revenus générés dans ces pays ?), ces évènements vont remettre en question le statut privilégié des marchés émergents. Au cours des dernières années, les investisseurs ont en effet occulté le « risque pays » pour faire du « nouveau monde » leur marotte. Alors que les poussées inflationnistes des dernières semaines les incitaient déjà à corriger cet emballement, la cote des émergents va continuer de baisser, du moins pendant un certain temps. Les géants que sont les BRIC ne devraient pas être épargnés.
La chine poursuit son chemin
La grogne sociale couve déjà depuis un certain temps en Chine. Quel investisseur peut affirmer avec certitude que le pouvoir en place ne sera pas contesté au cours des prochains mois ? Et ce alors même que l’inflation complique chaque jour un peu plus la vie du milliard de chinois qui ne profitent pas de la croissance. Fin février, la Banque Populaire de Chine a une nouvelle fois et sans surprise durci sa politique monétaire en relevant de 50 pts de base les ratios de réserves obligatoires des établissements bancaires. Son objectif reste d’éviter un dérapage des prix et de mettre fin à la bulle immobilière en bon ordre. La Réserve fédérale américaine a suivi le même chemin entre 2004 et 2007 avec le succès que l’on connaît... Bien que les économistes, affiliées ou non à Pékin, plébiscitent le savoir-faire des autorités, la Chine ne peut, selon nous, se sortir du piège dans lequel elle s’est enfermée. Le cycle de resserrements monétaires va donc se poursuivre... jusqu’à ce la première crise issue de son capitalisme dirigiste éclate véritablement. En attendant, la prudence l’emporte déjà chez les spécialistes de la région. Le stratégiste de la Banque HSBC à Hong Kong estime pour sa part qu’il faudra attendre jusqu’au 2ème semestre de 2011 avant que la Bourse n’encaisse les effets du durcissement monétaire actuel.
Inde, la lanterne rouge
L’inflation constitue le pire cauchemar de l’Inde, un pays où l’approvisionnement en denrées alimentaires est un défi quotidien, et ce même lorsque la croissance du PIB atteint 10 %. Logiquement et face à une inflation dépassant les 8 %, les investisseurs ont donc pris le parti de fuir la Bourse de Bombay : ils ont ainsi retiré 1,7 Md $ du pays depuis le début de l’année. Il est vrai que les actions indiennes avaient « surperformé » en 2010 pour afficher des valorisations largement supérieures à la moyenne mondiale. La Reserve Bank of India est toujours engagée dans un cycle de resserrements monétaires qui pourrait, au final, conduire à un net ralentissement de l’économie. Dans le même temps, le trop lent développement industriel ne permet pas d’absorber l’afflux de paysans sans emploi.
Brésil : en lutte contre l’afflux de capitaux
Créé en 2008, le fonds souverain du Brésil est désormais autorisé à réaliser des opérations sans limites sur le marché des changes en vue de freiner la hausse du real. Les investisseurs empruntent en effet à bon compte aux Etats-Unis et en Europe pour ensuite placer leurs liquidités au Brésil où la rémunération est très attractive (11,25 %). Ce phénomène, qui va bien au-delà des qualités de l’économie brésilienne, constitue un handicap pour l’excédent commercial du pays qui a d’ailleurs atteint un plus bas de huit ans. Face à une inflation de 5,9 %, le pays ne peut pourtant assouplir sa politique monétaire. Dans ce contexte, la Bourse tend à corriger.
La Russie est discrète
Comme l’ensemble des pays émergés ou émergents, la Russie souffre de l’inflation qui devrait dépasser 7 % en 2011. Pour autant, les investisseurs ne s’en inquiètent pas outre-mesure. L’inflation est en effet en partie liée à la flambée des cours du pétrole qui constitue le moteur de l’économie. Alors que les actions russes restent les moins valorisées des BRIC, la Bourse se distingue depuis le 1er janvier.
Les actions des pays émergents et notamment des BRIC n’affichent pas de valorisation excessive pour un environnement normal. Mais si l’inflation dérape, le désaveu sera sévère.
mercredi 23 février 2011
Des réserves de pétrole surévaluées ?
Nous savons que la constitution des prix du pétrole répond à des données nombreuses. Celles-ci sont ainsi et entre autres d’ordre géopolitique, comme nous le constatons actuellement. Au-delà de l'incertitude politique actuelle, l’offre et la demande n'en restent pas moins au cœur même du processus de fixation des prix. Or à ce sujet, les interrogations sont également nombreuses. Si la demande au plan mondial croît régulièrement et d’autant plus dans le contexte d’émergence économique de toute une partie du globe, l’offre est quant à elle soumise à des incertitudes, orchestrées ou non. En effet, un certain doute plane sur l’ampleur des réserves mondiales de pétrole. C’est ainsi que les dernières révélations du site Wikileaks sont venues accentuer les critiques adressées jusque-là par certains spécialistes seulement. Selon un des télégrammes diplomatiques américains dévoilé sur Internet, les réserves de pétrole de l’Arabie Saoudite auraient été sciemment surévaluées et s’avéreraient insuffisantes pour éviter, à terme, une envolée durable des cours du brut. Ainsi et selon Sadad al-Husseini, ancien responsable de l’exploration de la compagnie nationale saoudienne Aramco, cette dernière aurait surévalué ses réserves de 300 milliards de barils en indiquant disposer de l’équivalent de 716 milliards de barils. Voilà qui n’est pas rien, si ces faits s’avèrent exacts. Evidemment car le sujet est particulièrement sensible, Sadad al-Husseini a aussitôt démenti cette information pour indiquer que ses propos avaient été reproduits de manière incorrecte. Quoi qu’il en soit, car il est toujours très difficile de faire la différence entre les réserves prouvées et celles qui sont estimées et parfois non-exploitables, les spécialistes du secteur s’accordent sur un fait important : l’Arabie Saoudite n’a actuellement plus les moyens de faire descendre les cours du pétrole en cas d’envolée. Nous allons probablement et très bientôt nous en rendre compte et en faire l’amère expérience.
mardi 22 février 2011
Cette inflation que l'on nous cache
Depuis maintenant quelques jours, les investisseurs évoquent le retour d’un phénomène négligé par la majorité des économistes et des politiques : l’inflation. Les indicateurs tant américains qu’européens laissent en effet transparaître une remontée des prix. Sur le Vieux Continent, leur évolution dépasse désormais « l’objectif » de la Banque centrale européenne, soit 2 %. êtes-vous surpris par cette tendance ? Probablement pas. En tant que consommateur, vous avez pu constater une tension sur les prix dès 2010 alors même que la stabilité des baromètres inflationnistes incitait les prévisionnistes à évoquer des risques de désinflation, voire de déflation. Ce qui a mis les experts sur la mauvaise voie tient en réalité à leur mémoire défaillante et à leur manque d’indépendance. Pour commencer, tous se basent sur ce qu’ils appellent « l’inflation sous-jacente ». Un terme technique qui leur permet de calculer la hausse des prix en excluant ceux de l’énergie et de l’alimentaire, deux postes pourtant quotidiennement prioritaires et difficilement compressibles... Or, l’argument captieux qui tend à privilégier l’inflation sous-jacente à l’inflation réelle remonte en réalité aux années 1970. Arthur Burns, alors Président de la Réserve fédérale, cherche un moyen de justifier la politique ultra-accommodante qu’il mène en termes de taux d’intérêt. Son objectif : ne pas gêner la réélection de Richard Nixon qui arrive au terme de son premier mandat. Ce dernier estimait en effet que sa défaite au scrutin de 1960 avait un lien avec la politique restrictive menée alors par la banque centrale américaine. M. Burns se charge alors de retirer l’énergie et l’alimentation, dont les prix dépendent de phénomènes « trop exogènes » selon lui, du taux d’inflation de référence. Depuis, cette création reproduite partout ailleurs dans le monde a servi les intérêts de très nombreux politiques pour qui l’indépendance des banques centrales constitue un obstacle, voire une aberration. En matière d’économie, cette manipulation ne fait malheureusement que cacher la réalité. Elle ne la modifie pas.
vendredi 4 février 2011
Le retour des ventes à découvert
A l’heure même où les politiques s’acharnent à dénoncer les effets de la « spéculation » sur les cours des matières premières (voir ci-dessous), les ventes à découvert sur les valeurs financières, interdites au plus fort de la crise (le 19 septembre 2008 pour être exact), sont de nouveau autorisées sur la place parisienne depuis le 1er février. Rappelons que le mécanisme de la vente à découvert consiste à emprunter un actif dont on pense que le prix va baisser pour le vendre puis le racheter, à un prix inférieur si possible. Voici deux ans, les responsables européens – les Français en tête – avaient le « sentiment » qu’un lien existait entre la hausse de la volatilité et les ventes à découvert. Sans attendre les conclusions des études lancées sur le sujet, ils avaient pris la liberté d’interdire les ventes à découvert, plus ou moins largement. Par la suite, tous les rapports publics ou privés avaient conclu à l’utilité des ventes à découvert. En juin dernier, nous citions notamment celle menée par Veljko Fotak et intitulée « Naked Short Selling : The Emperor’s New Clothes ? ». Elle soulignait la chose suivante : la vente à découvert, « loin d’être une pratique ‘maléfique’, est bénéfique. Elle apporte en effet de la liquidité et réduit la volatilité. Ainsi, une hausse de 0,1 % de la vente à découvert sur un titre en réduit de 5 % la volatilité ». En les supprimant et en changeant les règles en pleine tempête, les politiques pourraient donc avoir accru, et non réduit, la volatilité. Ils devraient aujourd’hui s’en souvenir avant d’évoquer une nouvelle fois des liens imaginaires...
Quand la démonstration n'est plus utile...
La « spéculation financière » sur les matières premières est dans le collimateur des pouvoirs publics. Face à la flambée des prix agricoles, le peuple veut en effet un coupable ; les politiques vont donc lui servir sur un plateau. Dans le contexte économique actuel, le coupable idéal est déjà honni par la population : il s’appelle « banque », « financier » ou encore « marché ». Il serait idiot de ne pas en profiter en chargeant la barque un peu plus... Mais, ô surprise, une étude menée par Bruxelles a été incapable de conclure à l’existence de liens probants et démontrables entre l’activité des marchés et des produits dérivés et la formation des prix agricoles. Cela a-t-il conduit les politiques à reconsidérer leur position ? Absolument pas. « Nous savons que ces liens existent et nous agirons en conséquence », a ainsi affirmé le Commissaire au marché intérieur, Michel Barnier. Et notre ministre de l’Agriculture d’ajouter : « Il me paraît évident (...) que cette volatilité est accrue par la spéculation financière ». Au diable la démonstration, place donc au savoir inné, au sentiment, voire au « feeling ». Tant pis pour le procès et les preuves, l’échafaud est déjà monté. Faisons vite. Les marchés ont besoin de régulation ? Mais qui régulera les politiques ?
lundi 24 janvier 2011
Place à l'immobilisme économique
« Il est plus logique de taxer les flux que le stock ». Tel est le nouveau credo de notre gouvernement, guidé sur cette voie par un Président de la République lui-même inspiré par ses plus proches conseillers. Pas un jour ne se passe sans que ce contre-sens économique ne soit asséné sur les ondes, et ce à quelques mois de la grande refonte fiscale annoncée pour cet été. Car il s’agit bien là d’un contre-sens qui s’inscrit aux antipodes des valeurs de travail et d’entreprise vantées en 2007 par Nicolas Sarkozy. Ce dernier a d’ailleurs beau asséné qu’il est plus logique de viser les flux – à savoir les revenus – que le stock – le patrimoine –, il se garde bien de nous en expliquer la raison. Ainsi, un particulier qui prend des risques pour investir, prospérer et contribuer à la croissance de son pays doit-il voir son initiative sanctionnée par l’impôt quand celui qui se contente de vivre sur l’érosion de son capital y échappe ? Certainement pas si l’on veut que ce pays retrouve le dynamisme économique qui lui fait tellement défaut. En taxant les flux plutôt que le stock, c’est pourtant cette vision illogique que le Président de la République souhaite imprimer à la France. Quitte à plonger définitivement notre pays dans l’immobilisme.
mercredi 19 janvier 2011
Un roman de la crise
Le mardi 11 janvier, France 2 diffusait un documentaire intitulé Fric, krach et gueule de bois : le roman de la crise. Il convient évidemment de saluer cette démarche à vocation pédagogique. Nous craignions toutefois que la simplification ne prenne le dessus et que l’idéologie dominante ne remplace le bon sens. Sur ce point, nous avons été servis. En premier lieu, le titre est en lui-même étonnant. Sa première partie (Fric, krach et gueule de bois) en dit long sur la manière dont le sujet va être abordé. L’utilisation d’un tel vocabulaire n’est jamais innocente. La seconde partie (le roman de la crise) se veut quant à elle sans appel : il n’y a qu’une vérité et nous allons vous la raconter. Nous aurions préféré « un roman de la crise ». Mais soit... Dès les premières secondes, l’extrait d’une interview de Bernard Tapie et des images de luttes sociales nous renseignent malgré tout sur la manière manichéenne dont cette histoire va nous être narrée. Allons-plus loin, toutefois. Etrangement, car sans aucune explication, ce roman « définitif » de la crise commence véritablement au début des années 1980 avec l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Le déluge est donc intervenu après eux et (presque) rien ne leur préexistait. Le monde « d’avant » est traité en quelques secondes et images chocs. Qu’on se le dise : la genèse de la crise actuelle tient à la responsabilité de ces deux parangons de l’ultra-libéralisme. Si ce dernier terme n’est pas employé, les extraits de leurs discours qui sont diffusés se chargent de faire passer le message.
La titrisation est évoquée brièvement, l’accent étant plus volontiers mis sur l’Etat, forcément bienveillant, qui vient au secours des banques, plombées par leurs actifs toxiques mais qui, dans le même temps et pour des raisons visiblement de basse lutte personnelle, laisse sombrer Lehman Brothers... La fin du documentaire, intitulée « une morale retrouvée » n’a finalement que peu d’intérêt et relève de la conjecture : les golden boys d’hier vont se reconvertir dans le micro-crédit (son « inventeur », Mohammad Yunus, étant qualifié de « Saint »), l’avenir est aux énergies renouvelables...
Pour résumer, les financiers sont mauvais, l’Etat est bon et la réglementation notre salut. Rien que du très classique, surtout dans notre pays. Ce message, ô combien simpliste, est le seul que l’on puisse tirer de cet empilement de réflexions pré-mâchées qui vont dans le sens de l’opinion. Car le grand absent est paradoxalement l’Etat mais dans ce qu’il porte comme responsabilités dans la crise : l’Etat qui favorisera le crédit hypothécaire dans un but électoraliste en oubliant que le prix de la pierre peut baisser, l’Etat qui apportera sa signature (son triple A) à ces créances plus que douteuses, l’Etat qui fera et fait continuellement pression sur ceux qu’il a nommés à la tête des banques centrales pour abaisser les taux d’intérêt et dynamiser artificiellement la croissance, l’Etat qui se satisfera et se satisfait de la succession de bulles tant ses représentants redoutent l’assainissement pourtant inéluctable de l’économie qui leur serait fatal au plan électoral.
Evidemment, la financiarisation à l’excès de l’économie porte sa part de responsabilité dans le marasme actuel. Le « courtermisme » (soulignons-le, Erik Orsenna revient dans ce documentaire sur cette véritable « maladie d’aujourd’hui ») est également pointé du doigt car il se substitue malheureusement à la recherche et l’investissement. Un tropisme qui touche également les individus, ne l’oublions pas. Plus que « le roman de la crise », c’est le roman économico-politique d’aujourd’hui qu’il conviendrait d’écrire. Avant que celui de demain ne nous oublie peut-être totalement à mesure que le barycentre de notre monde se déplace. Sur ce sujet d’ailleurs, nos trois intervenants n’auront guère été prolixes. Il est toujours difficile d’être spectateur d’un monde qui change.
lundi 10 janvier 2011
Quand les politiques rêvent de contrôler la BCE
Que pensent les gouvernements des pays du Vieux Continent de l’action de la Banque centrale européenne ? Voici la question à laquelle ont tenté de répondre deux économistes de l’institution en analysant les 767 déclarations de dirigeants politiques sur le sujet entre les années 2000 et 2007. Leur conclusion est relativement simple : les états souhaiteraient que la banque centrale adopte des taux plus bas. Plus de 60 % des déclarations appellent en effet à une politique monétaire plus agressive tandis que seulement 5 % demandent un loyer de l’argent plus élevé. Dans le détail, il ressort que « le taux directeur idéal » pour les gouvernements est en moyenne inférieur de 40 pts de base au taux communiqué par la BCE. Les pays qui demandent des taux plus « attractifs » sont par ailleurs ceux qui affichent une croissance faible ou un déficit élevé. Et pour cause : un faible taux facilite le financement de la dette... Au final, c’est véritablement l’indépendance de l’institution qui est visée. Après avoir abusé de l’arme budgétaire, les politiques sont en effet tentés de passer à l’arme monétaire, et ce pour pallier leurs faiblesses nationales...
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